La Science des rêves par Julie_D
A priori, Michel Gondry qui écrit sur les rêves, cela ne pouvait donner qu'une féerie dont on ne voudrait jamais se réveiller. Et certes, le film est truffé de jolies idées, de jolies images, et on ne peut pas nier l'imagination du monsieur. On a peut-être juste envie de lui rappeler qu'il faut sans doute plus que de l'imagination pour faire un vrai bon film. De fait, impossible de se défaire du sentiment qu'il manque quelque chose pour faire de la Science des Rêves plus qu'un patchwork de séquences oniriques plus ou moins réussies, et de celui plus désagréable encore que si vous faites dans le "poétique", peu importe que vous n'ayez rien à dire.
Le jeu de certains est particulièrement froid, et le film donne même parfois à penser qu'aujourd'hui, au fond même la fantaisie et l'originalité sont formatées. On finit par se perdre entre rêve et réalité, ce qui ne serait pas une mauvaise chose si ne demeurait pas l'impression qu'au final il s'agit toujours de fuir, de rester bien à l'abri de sa bulle. Du coup, difficile de s'identifier au personnage principal, quand bien même on serait sensible à la poésie de son univers.
Un Gondry mineur donc, que l'on préfère voir travailler avec Charlie Kauffman (qui dans Adaptation, utilise ce procédé de fuite du réel pour une conclusion et une vision des choses bien différente et autrement plus jouissive.)
Le film reste malgré cela empli de bonnes intentions et plaisant à regarder, notamment grâce au décorum, aux excentricités d'Alain Chabat et surtout, au personnage (et au jeu) de Charlotte Gainsbourg. A la fois raison numéro un de rêver et ancrage à la réalité, son naturel et sa fantaisie à elle nous rappelle qu'il est des gens pour qui il fait bon rester éveillé.