Venant de subir un grave accident de la route, Harold Pelham (Roger Moore) est hospitalisé d’urgence. Durant l’opération, son cœur s’arrête de battre, mais les médecins parviennent de justesse à le relancer. Soudain, deux battements de cœur distincts apparaissent à l’écran. Et lorsqu’il reprend sa vie normale, Pelham se rend compte qu’il semble avoir été aperçu à deux endroits différents au même instant. Il comprend vite qu’un double interfère avec sa vie, mais qui est ce double et d’où vient-il ? Et surtout cela n’est-il pas qu’une farce de la part de son entourage ? Ou pire, une machination montée par une société adverse afin de le faire chanter ?
Un thriller fantastique réalisé par Basil Dearden, réalisateur inconnu mais très capable (on lui doit notamment l’excellent Assassinats en tous genres), avec Roger Moore à l’affiche, cela est très alléchant. Malheureusement, pour faire tenir son scénario tout le temps d’un film, Dearden et son coscénariste Michael Relph, l’étire au-delà du raisonnable, multipliant les scènes où Pelham se trouve confronté à des gens qui disent l’avoir vu faire des actions dont il ne se souvient pas, et l’avoir vu à un endroit spécifique alors qu’il s’en trouvait loin à ce moment. C’est très intrigant au début, mais le scénario peine à se renouveler, faisant trop tourner son récit en rond. D’autant que lorsque la confrontation entre les doubles de Pelham arrive pour les dix dernières minutes, le scénario ne nous offre qu’une très vague piste d’explication, préférant garder la plus importante part du mystère intacte.
Fort heureusement, le film témoigne d’une très belle photographie de Tony Spratling et surtout d’une double prestation impeccable de la part de Roger Moore, qui trouve sans doute ici un de ses meilleurs rôles (c’est d’ailleurs, de tous ses rôles, celui qu’il avouera préférer lui-même). Malgré, donc, un manque d’explication légèrement dommageable et une trop grande absence de tension, La Seconde mort d’Harold Pelham reste une curiosité à voir, ne serait-ce que pour Roger Moore, mais qui mériterait un bon remake.