L'idée du double est très bonne, et aurait pu donner un film excellent. Seulement voilà, la mise en scène est molle et malhabile. L'affaire d'espionnage industrielle, qui devrait être un simple support pour l'histoire, prend trop d'importance au point d'être l'histoire elle-même pendant un bon moment. Évidemment, on n'en a rien à faire, puisque le vrai sujet est ce double qui empoisonne la vie de Roger Moore... Celui-ci s'en sort d'ailleurs très bien dans le rôle. Avec au passage une réplique rigolote : "l'espionnage n'est pas réservé à James Bond...", rôle qu'il incarnera trois ans plus tard.
Comme d'habitude, le titre français est idiot alors que The man who haunted himself est littéralement le sujet du film. L'intéressant est de comprendre la nature de ce double, celui-ci n'étant jamais présent à l'image en même temps que le héros. Jusqu'à la résolution, on ne sait donc pas si c'est le personnage étriqué de Moore qui s'invente un alter-égo, ou s'il y a bel et bien un sosie qui vient perturber sa vie.
En gros, un film sympa pour cinéphiles mais pas une grande œuvre non plus.