La Servante est considéré comme matrice de tout le cinéma coréen actuel comme celui de Park Chan-Wook ou d'autres qui sont influencés par ce cinéaste et par ce film. J’en attendais donc beaucoup, mais autant dire que j’ai été déçue.
Au plan formel, c’est loin d’être sans intérêt. La restauration a mis en valeur un très beau noir et blanc. La réalisation crée un climat d’étouffement grâce aux nombreux plans en contre plongée sur les personnages, les zoom qui fondent sur eux comme la fatalité ; l’espace étroit de la maison est bien exploité ; une ambiance inquiétante est mise en place grâce à divers éléments comme la focalisation sur les rats, symboles de la menace omniprésente, la mise en valeur du poison pour les rats au début du film, les portes qui se referment symboles de la séparation entre les personnages.
Si je trouve la mise en scène plutôt réussie, je suis beaucoup moins séduite par l’histoire assez caricaturale et peu subtile. La menace ici, c’est la gent féminine et la victime un pauvre homme marié sur qui les jeunes femmes se jettent et qui finit par succomber à l’une d’entre elles. Plus l’histoire avance et plus l’intrigue prend des proportions invraisemblables, exagérées et peu convaincantes. On a le sentiment d’un « trop » c’est trop !
Tout s’éclaire avec le dénouement final mais ce dénouement achève de gâcher le film. Cela m’a donné l’impression d’un massacre cinématographique On arrive à quelque chose de très plat et on se dit : « tout ça pour ça ! » et ce n’est certainement pas le clin d’œil qui a réussi à me convaincre !