En adaptant le premier roman de la célèbre trilogie néo-punk de Maurice G. Dantec, "La Sirène Rouge", le réalisateur français Olivier Megaton (Exit) s'aventure dans un chemin aussi osé et audacieux que risqué et inconscient. En premier lieu, le metteur en scène français voit grand. Trop grand... Tourné (inutilement) dans la langue de Shakespeare, générique en anglais incompréhensible sous fond de musique métal, montage saccadé à l'Américaine, Megaton veut à tout prix exporter son film.
Seulement n'est pas Américain qui veut, et l'ex-clippeur en fait des tonnes avec des passages épileptiques énervants, des ellipses ratées et un doublage en post-production approximatif (notamment sur Jean-Marc Barr et Jean-Christophe Bouvet). En somme, le film sonne faux et ce, malgré un rythme assez dynamique et des scènes d'action tonitruantes. De plus, La Sirène Rouge ne conserve pas la complexité du roman de Dantec et ne garde que le strict minimum par ailleurs annoncé sur la tagline de l'affiche : « Mieux vaut avoir un tueur pour ange gardien ».
Résumé au plus simpliste des scénarios, le long-métrage ne sert qu'une cavalcade européenne certes plutôt bien rythmée mais qui perd toute la densité du roman au profit d'une réalisation nerveuse et de séquences d'émotion pas franchement réussies. En somme, un petit thriller d'action français qui en veut mais n'a pas les épaules pour devenir grand. À trop vouloir en faire...