Une leçon de cinéma. Au 19ème siècle en Italie les compositeurs d'Opéra transcendaient des histoires souvent de peu d'intérêt pour en faire des chefs d'œuvres. Orson Welles à partir d'un scénario, certes intéressant, mais n'ayant rien d'exceptionnel réussit à en faire un monument de l'histoire du cinéma. Comme à l'Opéra où l'ouverture se doit d'être brillante, on a droit dès le démarrage à une séquence de folie qui nous scotche dans notre fauteuil. Les mouvements de caméra, les éclairages, les cadrages ne sont jamais gratuits mais au service de la progression dramatique du film. La direction d'acteur est remarquable, dominé évidement par Welles lui-même, mais Charlton Heston n'a peut-être jamais été aussi bon, quant à Janet Leigh… (et oui Welles aimait aussi les belles femmes et il la dirige superbement) Signalons aussi la présence de Marlene Dietrich et de Zsa Zsa Gabor en guest star. Quant à la fin, magnifiquement filmée utilisant tout l'espace et pataugeant dans l'eau boueuse, elle laisse une impression amère, happy end, certes, mais uniquement pour Heston et Leigh… Welles n'était pas naïf au point de nous faire croire que la corruption s'arrêterait avec le mot fin… PS : Et quand je pense qu'il y en a qui préfère Brice de Nice…