La Soif du mal par Kalian
Avant de voir ce film, ma connaissance d'Orson Welles se résumait à une œuvre, Citizen Kane. Si elle est considérée par beaucoup comme l'une des meilleures pellicules de l'histoire du cinéma, les avis de mes proches étaient pourtant plus réservés : "c'est chiant" ou "je me suis endormi devant".
Alors forcément, j'étais un peu inquiet au moment de lancer ce classique du film noir.
Disons qu'il ne m'a fallu que 3 minutes, au sortir d'un plan-séquence d'ouverture de folie, pour comprendre que la réputation de génie du réalisateur n'était pas usurpée.
Le reste est à l'avenant : scénario machiavélique et prenant, direction d'acteurs au sommet, dialogues soignés.
Et surtout, Orson Welles lui-même, aussi à l'aise devant que derrière la caméra, donnant à son personnage de vieux flic obèse aigri par le deuil et l'alcool une dimension tragique.
Effrayant mais émouvant, il achève la transformation de cette bobine en chef d'œuvre.