Dans la Suède du XIVè siècle, une jeune fille se fait violer et tuer par des bergers alors qu’elle apportait des cierges à l’église. Ces-derniers vont ensuite trouver refuge chez le père de la fille qui, en apprenant l’horreur, va chercher à la venger. La source est un film au scénario assez simple mais très spirituel, où la religion est au centre de tout. Certains se dévouent à l’église, leur foi les aide à vivre au quotidien, tandis que d’autres n’y croient plus, car malheureux. À l’image de père de la jeune fille qui, après avoir tué les trois violeurs, s’excuse auprès de Dieu, souhaite de se racheter mais ne comprend pas pourquoi son Divin n’est pas intervenu pour empêcher cette horreur perpétrée à sa fille, très croyante. Les présences sacrées se font ainsi soit très subtilement (lumière qui surexpose par moment la pellicule, procédé réutilisé par Bruno Dumont dans Hadewijch), soit de façon évidente mais pour le moins poétique. À l’image de cette source qui se met à couler, après que le corps de la jeune fille a été retiré du lieu où elle a poussé son dernier soupir. Ingmar Bergman nous offre un très beau film (quoi qu’il ait pu en dire) très sombre avec des scènes d’une cruauté innovatrice pour l’époque (la scène du viol en est l’exemple parfait), témoin des interrogations sur la religion que l’on peut encore se poser aujourd’hui.