Le contrat signé avec la RKO stipulait que deux films pourraient être réalisés avec une liberté artistique totale : Citizen Kane et The magnificient Ambersons. Mais entre temps l'affaire William Randolph Hearst avait éclatée (Citizane Kane s'inspirait de la vie de ce magnat de la presse qui après sa sortie se s'engagea dans une campagne de dénigrement, provoquant la colère de Welles et détériorant ses relations avec RKO). Ainsi, au moment du tournage de « La splendeur des Amberson », RKO reconsidéra le contrat et réduisit ses libertés artistiques. Le montage que fit Welles fut considéré comme anti-commercial, et les 135 minutes d'origines furent remontées, le film fut raccourci à 88 minutes. Ce montage ne prit aucunement compte des remarques de Welles. « La splendeur des Amberson » est considéré comme étant le premier film d'une longue liste de film maudit pour le réalisateur.

C'est dans ces conditions qu'en 1941 parut ce film inspiré du roman Booth Tarkington qui gagna le prix Pulitzer. Il y a peu de choses à dire à propos du film, la direction d'acteur est parfaite, la scène d'introduction est cynique à souhait. Le film décrit la grandeur et la décadence d'une riche famille Américaine aux moments des balbutiements de l'automobile. Les personnages sont d'une profondeur remarquable, comment ne pas éprouver un mélange de mépris et de pitié pour George Amberson Menifer ? Ce personnage qui était le reflet de Welles, la haute estime que le personnage avait de lui-même était partagé par Orson Welles.

L'ambiance sombre et triste est présente, à travers la musique, à travers la voix off du narrateur (Welles himself), et surtout à travers le travail de la luminosité et des jeux d'ombres toujours autant appréciés par Welles.

Les plans de caméra sont aussi impressionnants que dans Citizen Kane, la maison (palace) des Amberson étant un terrain de jeu adéquate pour les idées de grandeurs de Welles. Son film est inondé littéralement de son génie, pourtant l'avoir amputé d'autant de scènes est clairement marquant, la fin du film se précipitant trop pour conclure cette histoire, les derniers évènements se bousculent et conclus cette histoire trop rapidement.

Si le contrat n'avait pas été remis en cause et que le montage avait été entièrement réalisé par Welles alors The magnificient Ambersons aurait sûrement surpassé Citizen Kane. Espérons qu'un jour les studios remontent le film comme Orson Welles l'avait imaginé, se serait le plus bel hommage à lui rendre.
CREAM
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le 9 mai 2011

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