Gelsomina est vendue par sa mère à la bestiole qu'est Anthony Quinn, le grand Zampano, le saltimbanque costaud. Il lui apprend tout. La danse, le tambour, la trompette, l'art comique: la voilà forcée de devenir son assistante lors de ses représentations foraines. Ensemble ils sillonnent la route d'une Italie rurale, ensemble ils gagnent pour une bonne farce un peu d'argent. Gelsomina tombe amoureuse d'un fou qui mange des spaghettis sur un fil, un philosophe. Ce que n'est pas Zampano qui ne pense pas.
La strada, c'est l'histoire d'un homme qui se défait des liens sociaux pour s'enfermer dans sa solitude, sur la route dans sa roulotte de fortune. Fellini nous demande alors ce qu'est l'art du spectacle, ce qu'est l'innocence, la beauté. Une Gelsomina pantomime incarne cette innocence et cette beauté, un peu simplette avec sa ''tête d'artichaut'' a la Charlie Chaplin. La strada, c'est le lieu d'une révélation, celle d'un homme d'acier qui bat une marionnette et qui apprend à pleurer.