Vendu à travers le monde comme un Blockbuster de plus dans l'agenda surbooké de l'année 2013, Ender's Game avait de quoi en inquiéter plus d'un... A commencer par les fans du roman d'Orlon Scott Card, fleuron de la SF des années 80, mais surtout, quiconque a vu de ses yeux vu X-Men Origins : Wolverine tremble d'effroi à l'idée de se retaper un téléfilm chiant et surfriqué.
Or Gavin Hood ne déçoit pas. Si le film élague énormément du bouquin, il en récupère la philosophie, faisant du dénouement une véritable surprise, du moins pour ceux qui ne sont habitués qu'à de la SF neuneu Hollywoodienne. Il arrive à montrer la victoire de l'empathie sur l'endoctrinement, brouillant savamment les poncifs et clichés inhérents au genre.
Et des clichés il y en a : Ender's Game suit le parcours initiatique d'un enfant surdoué dans une école militaire haut-de-gamme, alors forcément, les sergents-instructeurs-durs-à-cuire aux répliques cinglantes, les rivaux haineux, les savons dans la douche, on a droit à tout l'éventail ! Mais il y a à chaque étape le petit détail qui jure, la petite attention qui fait la différence et laisse le film se consommer de façon passionnante.
Les acteurs sont tous bons, leurs personnages suffisamment fouillés pour que même les rôles les plus prévisibles paraissent crédibles et la photo de ce bon vieux Don MacAlpine, spécialiste de la jungle ( il a fait Predator et Medicine Man ! ) s'accommode bien du tout-numérique de l'espace.
Reste à savoir si le public sera au rendez-vous pour financer les suites, déjà écrites...