A la réflexion, je ne suis pas surprise que ce film ait subi les affres d'une mauvaise distribution.
Il n'est pas sorti par chez moi, a été diffusé dans une dizaine de salles en France.
Le comprendre ne m'empêche pas de le déplorer même si ce métrage n'est pas "à la mode" ni au goût du jour.
Ce film venu du plat pays outre-Quiévrain nous parle de relations humaines. Un homme, une femme, leur fils blessé et hospitalisé à l'étranger.
Frans (Le génial Olivier Gourmet) et Lisa (La trop méconnue Marilyne Canto) se sont séparés quinze ans plus tôt et se voient obligés de se retrouver lorsqu'ils apprennent que leur fils a eu un accident de ski dans les Alpes.
Les retrouvailles sont inattendues. Les souvenirs ravivés montrent que l'on n'oublie pas les habitudes de celui dont on a partagé la vie. L'amertume, la tendresse...
La réalisatrice évoque aussi sobrement les conséquences d'un divorce chez un jeune enfant. La culpabilité des parents de ne pas être "là" à tout moment pour cet être qui dépend uniquement d'eux.
"J'ai rarement vu deux personnes si différentes qui ont l'air de s'aimer encore après tout ce temps"
Entièrement consacré à des émotions en mode mineur, ce film de Marion Hänsel se risque au bord de la banalité. C'est ce qui fait que je ne conseillerais pas ce film. Des petits tracas, la chaleur d'un sourire, d'une caresse ne vont pas rendre tous les spectateurs attentifs. Mais ce qui se passe chez les comédiens, la manière dont ils font parler leur personnage est criant de justesse.
Evidemment ici on n'aime pas avec fougue et passion, on ne désire pas follement. Doit-on pour autant penser que la tendresse n'est que le parent pauvre de ces nobles sentiments là ? Celui qui reste quand les autres se sont fait la malle ?
Le fils aime son père malgré les écarts de langage de ce dernier et lui fait comprendre : "Tu sais papa, ce qui serait dangereux, c'est que personne n'aide plus jamais personne par peur de l'autre.", le père s'amuse désormais des manies de sa femme qui le faisait sortir de ses gonds. Le minimalisme n'empêche que l'on s'attache aux personnages.
Nostalgie ? Complicité persistante ? Sérénité ?
http://www.youtube.com/watch?v=PLk31tFwUpA#aid=P-B7sdIDjSU
En voilà une magnifique ballade non ?