Sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés...

C'est de la bonne ce qui prend Michael Dudok de Wit, oh putain.
Alors l'"histoire" c'est un naufragé qu'arrive sur une île déserte qu'essaie de s'enfuir et qui se la joue "survivor" un peu comme Beyoncé. Comme dans Koh-Lanta, il pêche un poisson avec un harpon artisanal mais lui il y arrive du premier coup, il est trop fort ce gars. Surtout qu'il maigrit pas alors qu'il mange quasiment rien, ça c'est pas comme dans Koh-Lanta par contre. Voilà. Bien sûr, il a perdu l'usage de la parole, les seuls sons qui sortent de sa bouche sont des onomatopées et des grommèlements (des rires par la suite), non il fait pas comme dans Seul au monde (qui en plus de 2 h 10 nous ennuie moins que ce film d'1 h 20) et ne se sociabilise pas avec un objet, il ne parle même pas à lui-même, ne s'insulte pas comme le fait un humain normal parfois mais par contre il rêve. Ah ça oui, il rêve, et il a pas besoin des gros spliffs de Michael Dudok de Wit pour ça. Non, il voit une passerelle géante sur l'océan qui nous confirme qu'il a envie de partir mais ça on le savait déjà pas besoin de nous imposer un rêve pour s'en assurer, surtout qu'on le sait dès le début que n'est qu'un songe (d'une nuit d'été), ensuite il rêve de musiciens qui jouent un concerto pour cordes sur la plage... N'est pas Mozart qui veut M. Dudok de Wit n'est pas un génie. Son dessin n'est pas exceptionnel, les paysages sont bien dessinés et rappellent les autres productions du Studio Ghibli, les personnages sont plus de style européen, franco-belge à la Hergé un peu, en moins bien, bien sûr. Voilà, et puis surtout, son personnage marche dans le sable tout le temps mais n'a pas un grain sur ses pieds. Moi quand je foule les plages du Pays basque, des Côtes-d'Armor ou de la Méditerranée, j'en ai plein partout et pas qu'entre les orteils et sur la plante des pieds. Voilà, c'est mal foutu et puis merci aux critiques dithyrambiques d'avoir défloré l'histoire et de nous avoir dit que la tortue allait se transformer en femme rousse. Et merci à l'affiche de nous montrer qu'ils auraient un gosse (qui égaie un peu le film un temps). D'ailleurs, niveau proportions, le Dudok de Wit il a encore fumé un gros spliff parce que a tête du môme bébé, ça va pas et puis son père dont les cheveux n'ont pas poussé en quinze ans, c'est assez ouf aussi. Voilà, c'est nul, quoi, chiant, pas vraiment poétique, avec un message qu'a été bien mieux transmis dans maintes et maintes œuvres. Je n'aime pas et pourtant j'aime les Rousses. D'ailleurs, je sais qu'y a un postulat de ne pas faire dire un mot aux personnages, mais jamais le gars ne tente de parler avec la Rousse au cas où ou de lui apprendre, on sait jamais, son fils non plus. A un moment, j'ai cru que ça allait finir en mythe d'Œdipe, sûrement un fantasme qui revient mais non, parce que je me suis dit que le pauvre fils fallait bien qu'il procrée mais comme il a des gênes de tortue à la fin, il a pris le large (Est-ce une pub pour la programmation génétique ? Hum, mystère), c'est un peu comme un rite de passage à l'adulte (le truc c'est qu'y a déjà eu plein de films ou de romans d'apprentissage bien meilleurs avant), la nuit d'avant il parle par télépathie à ses parents sauf que nous, nous n'avons pas ce pouvoir, du coup, moi je croyais encore que ça allait se finir en mythe d'Œdipe, surtout quand ils sont main dans sa main avec sa mère, la nuit. Mais, j'ai pensé que le film se devait de couvrir un large public. Je m'égare, voilà, à la fin, le gars meurt, c'est un mec normal et en trente ans voire plus y a jamais un bateau ou un avion qu'est passé à proximité, une île vraiment déserte et esseulée donc. Elle, elle se transforme en tortue et se casse. Voilà, le cycle de la vie en somme. Ah oui au fait , j'allais oublier mais les crabes ne s'approchent pas des humains et ne regardent pas ce qu'ils font (encore le gros spliff) et nous montrer les mêmes plans tout le temps, c'est lassant, un feignant à la Nolan (sauf que Nolan est un génie et sur un film de plus de deux heures, ça se voit beaucoup moins) ce Michael Dudok de Wit, je pense qu'il a mis plus longtemps à fumer son pétard qu'à écrire le scénario de ce film (écrit à quatre mains d'ailleurs). Dur ! Voilà, désolé pour les spoilers mais faut que je vous évite ça, de toutes les façons, il ne doit plus être retransmis dans beaucoup de salles. Y a quand même deux ou trois bons moments, notamment un, assez angoissant, avec du suspense... Un truc qu'on attend un peu au cinéma, comme les rires ou les pleurs ou parfois les deux, ou la réflexion... Enfin, la musique est pas mal mais trop assourdissante par moments. Voilà, ç'aurait fait un bon court-métrage mais ils en ont fait un long, pas très long heureusement. Si vous voulez une belle fable, un film sur la tolérance, l'acceptation de la différence, je vous conseille Arrietty le petit monde des chapardeurs. Et dire que ce "film" a la même note moyenne que Le Parrain 3e partie ou que Rush, on en est arrivé là, franchement ? Pour conclure comme on l'entend parfois dans les travées du Grand stade de Lille (je ne suis ni Lillois ni Nordiste je précise) : "On se fait chier, on se fait chier, on se fait chier !"

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le 26 juil. 2016

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