C'est beau mais c'est tout.

La Tortue Rouge pose un problème pour le classement des fans de Ghibli, sachant qu'il y a toujours un petit rigolo pour mentionner ce film comme étant le "dernier des studios" alors qu'il s'agit d'une co-production et qu'au fond, il s'agit avant tout d'un film créé par Michael Dudok de Wit et par un studio d'animation française.

Il n'empêche que ce film est bien beau, avec ses descriptions d'îles paradisiaques, ses passages aquatiques, ses moments de rêves et confine aussi à un certain minimalisme dans le chara-design de ses personnages. (Qui fait très "bd franco-belge" et me rappelle le design d'Émile Bravo.) Totalement muet, il se concentre avant tout sur l'île et les événements qui se déroulent dessus suite au naufrage du personnage principal. Si la première partie du film est une sorte de robinsonnade matinée de mystère, la suite se poursuit sur une histoire familiale assez épurée.

Mais, pour être honnête, je n'ai jamais réussi à rentrer dedans. Peut-être est-ce dû à la simplicité des personnages, à l'absence de dialogues, au côté volontairement épuré de la narration du film ou peut-être tout simplement que c'était pas mon délire ? Je reconnais au moins cette qualité au film : c'est très différent de tout ce qu'on a fait en matière d'animation ces dernières années et il pourra sans soucis être au panthéon des films les plus beaux de l'animation. Mais sans me laisser froid, je suis resté à distance de ce film comme à la vue d'un superbe tableau dans un musée.

Je comprends tout à fait qu'on aime ce film, voire qu'on le sur-kiffe, mais personnellement, je ne pense pas que ce film va me marquer.