Me voilà devant mon écran, les mains sur le clavier, prêt à pondre je l'espère un petit bout de critique, quand soudain la panne, je sais clairement pas par où commencer, il faut trouver des mots pour parler d'une poésie visuelle bluffante, ce n'est pas la tarte.
Passé une recherche de poème que j'aurais pu tout simplement copier coller ici, je trouve finalement quelques mots qu'ils me restent à placer au sein de phrases.
Je commence simplement en disant que le réalisateur hollandais Michael Dudok de Wit dont les seuls quelques courts métrages qu'il a à son actif sont tous basés sur de l'animation, rien d'étonnant donc que son premier long en soit également. Il ne choisit d'ailleurs pas n'importe quel studio pour porter au mieux son poème, c'est bien le studio japonais Ghibli à l'origine des films d'un certains Hayao Miyazaki, d'ailleurs fondateur du studio avec d'autres, sur lequel il porte son choix.
Si mon cœur balance toujours du coté de l'animation 3D, force est de reconnaître que cette Tortue Rouge est une claque visuelle renversante, combien de fois durant le film j'ai pensé : "ah la vache !", ou quelques "putain ça c'est beau" ?
Passé sa bande annonce, le film m'a directement intéressé, sans pour autant être impatient j'étais curieux de découvrir l'histoire de cette homme échoué sur une île, une sorte de Seul au monde animé. C'est d'ailleurs un sujet que j'affectionne particulièrement, une personne ou un groupe se retrouvant paumé quelque part, que ce soit une île ou autre, et devant survivre, sans doute que ma passion dévorante pour la série LOST joue un rôle là dedans.
Sauf qu'ici le choix du sujet ne porte pas sur la survie d'un homme qui débarque d'ailleurs dont ne sait où, mais sur une profonde métaphore humaine. Tout le monde n'y verras pas la même chose, de mon coté j'ai le sentiment que cet homme est en quelque sorte dans un purgatoire, et que pour l'accompagner jusqu'au bout de la route une chose ayant la forme d'une tortue rouge va s'en charger. Ainsi cette tortue passé une scène déchirante va soudainement se transformer en une femme, magnifique et pure visiblement, elle le suivra de nombreuses années et lui offrira même un enfant.
Il est donc évident que ce film au visuel stupéfiant, à la colorimétrie sublimissime et à la réalisation... j'ai même plus de mot, ces choix de cadres bon sang, je suis resté bouche bée et ce plusieurs fois, n'est autre qu'une simple métaphore de quelque chose qui nous dépasse.
Si certains y verront un long tableau sans paroles, ce que j'ai légèrement regretté par moment mais qui au vu de la fin n'est finalement pas si illogique, ou une simple rêverie visuelle, je ne peux que vous dire que vous vous gourer bien bien.
En bref, une oeuvre somptueuse, riche, belle, émouvante, où la musique berce l'image, où le réalisme bouscule le féerique, une pépite en somme.
PS : Bon j'pense avoir trouvé les mots justes au final, c'est quand même mieux qu'un : "beau, bien, joli, musique belle et philosophie enchanteresse, magnifique, merci, bonsoir, un café ? Avec du sucre ?"