Une jeune Anglaise en balade dans la forêt est violée par deux chasseurs rustres. A la suite d’une réaction en chaînes, c’est toute la troupe de chasseurs qui va traquer la jeune femme, piégée sur un terrain dont elle ignore tout.
Au vu du résumé, je m’attendais à un film de survie teinté de rape & revenge. Un peu façon « Revenge », sorti en 2018 avec un pitch similaire. Mais non, finalement le personnage chétif de Mimsy Farmer est surtout prétexte à dresser un portrait peu flatteur de la France du terroir.
Car le film se centre principalement sur le groupe de chasseurs. Issus de milieux sociaux-professionnels très différents, mais en réalité liés par des intérêts communs… ou des secrets gênants.
Parmi eux, deux beaufs ferrailleurs incarnés par Jean-Pierre Marielle et Philippe Léotard, butors immédiatement intimidants. Des bourgeois gentillets pris dans l’étau (Michel Robin, Paul Crochet). Un grand propriétaire habitué à avoir le contrôle de tout (Michael Lonsdale). Un gendre ambitieux appelé à viser les urnes (Jean-Luc Bideau). Un militaire au sens de l’honneur (Michel Constantin), mais pas celui que l’on croit. Ou un garde-chasse écrasé.
Vous l’aurez compris, c’est un cocktail explosif, interprété par d’excellents acteurs, et écrit avec finesse. Tant dans ce micro-portrait de la société, que dans l’enchaînement des événements funestes. Une manière de dépeindre les vices et la lâcheté de cette France qui n’a de respectable que sa façade.
Le tournage en décors naturel, et l’ambiance automnale (terrain boueux, couleurs ternes, temps maussade) donnent en prime du cachet au film, et en renforcent le sens.