L’esprit de contradiction, c’est le mien. Ça vous dérange ? Tant pis. Ça vous plait ? Pas moi.
- C’est débile de dire un truc juste pour dire le contraire de tout le monde.
Ah… C’est ma nièce qui m’a expliqué ça. Elle a treize ans. Je l’appelle « Princesse Mimosa ». Vous êtes d’accord avec elle ? Moi aussi.
J’ai pas l’air, mais je parle de La Traversée, un film signé Cohn-Bendit et Goupil.
Depuis trois jours, je ne peux pas allumer la radio ou mon ordinateur sans tomber sur quelqu’un qui m’explique que Romain Goupil est un pourri vendu pseudo révolutionnaire, etc, etc, que Daniel Cohn-Bendit est une pintade pseudo révolutionnaire, etc, etc. Ça m’a donné envie de voir le film.
Oulala… Il est long, ce film. La moyenne (je l’ai calculée), c’est 1 h 42. C’est au-dessus. Et c’est trop. Je me suis endormi. J’ai raté Macron qui, parait-il, arrive à la fin. Tant mieux. Mais, j’ai trouvé ça pas mal ce film. Princesse Mimosa m’a demandé :
- Tu dis encore ça pour faire ton intéressant.
- Non. Je t'jure. Ils sont touchants ces deux pignoufs. Et puis, ce film a peu de réponses et beaucoup de questions : c’est pas mal comme cocktail.
- Tu bois trop tonton.
Goupil et Cohn-Bendit, on ne sait pas qui est le plus énervant des deux. Ils font la compète. Je dis « match nul ». De toute façon, Laurent Delahousse est le plus fort.
- Pourquoi tu me parles encore de Laurent Delahousse tonton ? Tu m’avais dit que tu me parlerais de La Traversée.
- Hé ! Mollo...
- Ça parle de quoi ?
- C’est l’histoire de Daniel Cohn Bendit qui va voir un éleveur de cochons qui galère et il lui demande s’il donne des noms à ses cochons. L’éleveur dit non. Ensuite Cohn-Bendit va voir un éleveur de vaches qui galère un tout petit peu moins et il lui demande le nom de la vache qui a une étiquette 1555 dans l’oreille. L’éleveur a oublié. Daniel Cohen Bendit a l’air un peu décu par tous ces éleveurs qui connaissent pas le nom de leur bestioles.
- C’est tout ?
- En gros, oui.
- Ça a l’air nul.
- Ah bon.
Goupil et Cohn-Bendit, je les aimais bien avant ce film, et ils m’énervaient déjà. Ce film n’a rien changé. Ils sont devenus nuls en changement. Mais ils m’ont quand même un peu aidé à en avoir rien à foutre de ce que pensent les autres – sauf l'amour, ça je prends toujours – je leur dois ça. A d'autres aussi. Princesse Mimosa m’a dit :
- T’as l’air triste tonton.
- Un peu.
Le manque d’indulgence, au niveau cosmique, me fout le bourdon. Surtout quand il s'exerce contre des petits pépés comme ces deux-là. Y'a quand même pire comme petits pépés. J’espère pour Princesse Mimosa et pour tous ceux qui les regardent de haut, que La traversée qu’ils réaliseront quand ils auront 73 ans et 67 ans, sera un bien meilleur film. Et si j’étais Dany ou Goupil – ce qui me tente moyen – je leurs dirais : à vous l’honneur les blacks blocks super purs, les nouveaux réacs vachement décomplexés, les Xavier Dolan ou les Eric Judor d’aujourd’hui et de demain, les Ruffin et les Macron, on vous regarde faire beaucoup mieux.
- Je t’aime tonton.
- Moi aussi je t'aime ma Princesse Mimosa. On se regarde Mon voisin Totoro ?
- On l’a déjà vu 50 fois.
- On s’en fout.
PS : ce qui est sympa, c’est le moment où Goupil et Cohn-Bendit ont l’air tout content de monter dans une bagnole de flics.