Durant la guerre, en Pologne, un jeune homme sauve une femme enceinte, qui ressemble beaucoup à celle qu'il avait aimée, et qui a été assassinée avec son fils par la Nazis. Ce coup du destin, avec l'arrivée de ce nouvel enfant, va être l'occasion d'une plongée dans son propre passé.
Comme je l'ai souvent dit à propos du cinéma de Andrzej Zulawski, j'ai beaucoup de mal avec ce cinéaste, avec des images souvent impressionnantes, et il y en a ici rien que dans la scène de l'accouchement qui a l'air réelle, mais son côté excentrique dans le jeu des acteurs à toujours hurler m'a souvent laissé froid. Là, c'est son premier film en tant que réalisateur, et on sent tout de même une personne déjà en pleine possession de ses moyens, notamment dans l'histoire de la Pologne vue par le prisme de cet homme en proie à de terribles souvenirs.
D'ailleurs, le scénario a été coécrit avec le concours de son père, et cela donne droit à des moments assez terribles, comme l'élaboration d'un vaccin contre le typhus, qui ravageait alors les pays de l'Est, notamment par le prélèvement de sang de poux malades. Bien entendu, à partir de cela, Zulawski parle de l'état exsangue de son pays. C'est ce genre de scènes qui donne droit à une très belle image, qui tire vers un ton désaturé comme pourra l'être Possession près de dix ans plus tard, mais aussi intéressant soit le film, j'avoue que le sujet est parfois un peu trop alambiqué pour me satisfaire totalement.