La tuile à loups

Le téléfilm de Jacques Ertaud a été réalisé en 1972 d'après la deuxième partie du roman éponyme de Jean-Marc Soyez.

Le scénario relate, de façon assez fidèle au roman, une période hivernale intense où un village se retrouve complètement isolé. Le froid amené par le vent du nord et la neige abondante font que les loups affamés quittent leurs bois et s'approchent du village faisant ressurgir les peurs ancestrales du loup.
La deuxième partie du roman se passe en 1910 alors que le scénariste a choisi de moderniser l'histoire puisque l'action se déroule au moment du tournage soit donc dans les années 70. C'est un peu dommage car cela ôte un peu de crédibilité. Ce qu'on pouvait admettre en 1910 du fait de l'absence de moyens de communication et de moyens de locomotion autre que les chevaux est peut-être un peu moins vraisemblable dans les années 1970. Encore que, on est ramené à une période un peu plus ancienne du fait de la coupure du réseau électrique et du réseau routier consécutive aux importantes chutes de neige.

En revanche, ce qui est très bien rendu, c'est les comportements des villageois face au rebouteux qui annonce l'arrivée des loups grâce à sa fameuse tuile à loups. Certains, plus instruits ou plus rationalistes (l'instituteur, le maire) mettent en doute ce qu'ils considèrent comme de la superstition alors que d'autres se fient bien plus aux traditions que dans un progrès (symbolisé par l'électricité) qui les lâche au plus mauvais moment.

Des comportements intéressants sont bien rendus. Lorsque le rebouteux amène le premier loup tué, il est décidé de le porter sur les marches de l'église par pure provocation, pour gêner le curé. Or, au contraire, ce dernier profite de la situation pour récupérer la population et remplir son église.

Du point de vue casting, on note Paul Le Person dans le rôle du rebouteux et Gérard Darrieu dans le rôle d' un paysan, Justin, allié au rebouteux et père du jeune homme, Tirette, intrépide, qui est celui qui tue le premier loup.

Téléfilm intéressant, bien monté, avec de belles photos de paysages enneigés de l'Aubrac.