En 1953, le cinéaste Henry Koster ("Trois jeunes filles à la plage", "Deanna et ses boys") proposa dans les salles de cinéma du monde, un péplum ayant pour toile de fond des événements historiques et références bibliques.
Habitué à des films plus légers, de genre : comédies musicales, drames et films romantiques, Koster élabore un film ambitieux, qui en plus d’être une grande fresque d’aventure va se voir auréolé d’une toute nouvelle technique de prise de vue et de projection. En effet, "La Tunique" est le tout premier film de l’histoire du septième art, à être tourné en cinémascope.
Dotés d’un casting, "première classe", le film fut un véritable succès lors de sa sortie, il remporta même 3 Oscars (Meilleure Direction artistique, Meilleurs Décors, Meilleurs Costumes) et fut nommé dans trois autres catégories (Meilleur Acteur, Meilleur Film, Meilleure Photographie), il reçut également le Golden Globe du Meilleur Film.
Richard Burton ("Alexandre Le Grand", "Cléopâtre") fut devancé par William Holden ("Stalag 17") lors de la remise de la fameuse statuette aux Oscars de 1954. Par la suite, il enchaînera les succès, grâce à la proposition de très grands rôles dans des œuvres intemporelles, et bien entendu par ses performances de comédien. Dans "La Tunique", il incarne un personnage fort, puissant, démoniaque puis rédempteur. Un rôle complexe qu’il parvient à incarner avec brio, suggérant autant l’antipathie que l’attachement dans la tête des spectateurs.
À ses cotés, les charmantes comédiennes britanniques Jean Simmons ("Hamlet", "Spartacus"), Dawn Addams ("La Reine Vierge","Le Diabolique Docteur Mabuse") et le charismatique Victor Mature ("Samson et Dalila", "Le Carrefour de la Mort") proposent des performances toutes aussi nobles. Ce dernier ne quittera pas son costume, ni les traits du personnage de Demetrius, aussi rapidement que ses collègues ont pu le faire avec les leurs. Puisque, dans le même temps, il enchaîne le tournage d’une suite à cette œuvre cinématographique dans laquelle Demetrius deviendra le héros du film "Les Gladiateurs". C’est le cinéaste Delmer Daves ("La Flèche Brisée", "3H10 pour Yuma") qui profitera des décors et d’une partie du casting de "La Tunique", pour tourner dans le même temps, la suite directe du film de Koster.
"La Tunique", est un film passionnant qui malgré le fait qu’il n’hésite pas à prendre certaines libertés sur le contexte historique, arrive à satisfaire les amateurs du genre par ses décors, ses costumes et sa démesure. Une démesure plus intimiste que celles d’autres productions bibliques mémorables telles que "Ben-Hur", "Quo Vadis" ou encore "Les Dix Commandements", puisque certaines scènes et décors laissent apparaître un coté plus restreint, à la limite d’une mise en scène théâtrale, mais de manière très bénéfique. Moins de figurants et moins d’ampleur dans les décors, ne font pourtant pas défaut à certains passages importants du récit, mais nous plongent bien au contraire, à proximité des composants dramatiques qui forgent les sentiments, les réflexions et les raisonnements de ses héros.
Par sa photographie sublime, ses couleurs chatoyantes et sa mélodie sonore qui tapisse une mise en scène maîtrisée et ambitieuse, le film de Koster divulgue un spectacle honorable.
Loin d’être l’un chef d’œuvre incontesté hollywoodien, il demeure toutefois un formidable classique. Un film d’aventures dramatique, teinté d’ingrédients fantastiques. Et sur ses allures bibliques, "La Tunique" est un péplum immanquable pour tous les amateurs du genre, cinéphiles et religieux. Un film idéal, lors des festivités de Pâques ou de noël, qui apporte espoir, sensations fortes et amour.
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