Un péplum à la réputation grandiloquente qui parvient à surprendre là où on ne l’attend pas : l’aspect religieux est traité avec une forme de nonchalance placide et en dehors de quelques coups de tonnerre maladroits, la grâce divine n’est jamais montrée avec l’intensité et le spectaculaire attendus, et la réalisation parie sur le hors-champ pour se concentrer sur la réaction de ceux qui auront la révélation (Démétrius d’abord, puis Marcellus bien malgré lui). Le rythme est lourd, scandé par de très nombreux fondus au noir, et un agréable duel au glaive vient mettre un peu de sel dans la quête du tribun. Pourtant, on se complaît dans ces décors peints, au milieu de personnages qui ont gravité dans l’orbite du Messie et dans le lent processus qui fera d’un fier et arrogant notable romain (auquel Burton encore jeune confère une forme de sévérité convaincante) un adepte de la nouvelle Foi. Malheureusement, le jeu outré de la plupart des acteurs plombe parfois la fin de certaines scènes, et les vociférations de Caligula frisent le ridicule. On retiendra l’étrange séquence surréaliste du cauchemar et la jolie fin qui se pare de grande noblesse.