Le Cercle des Fascistes disparus

Rainer est un professeur de sciences politiques anarchiste sur les bords. Il récupère malgré lui un cours sur l'autocratie, et décide de mener une expérience sociale pour démontrer à ses élèves incrédules que le fascisme peut revenir en Allemagne. Evidemment, les choses vont déraper...

A ceux qui critiquent le film en disant qu'il est illusoire de monter un régime fasciste en une semaine, il faut rappeler que le film est tiré d'un fait réel. Une expérience similaire menée aux USA en 1967 rencontra un "succès" presque aussi rapide !

Si la mise en scène caméra à l'épaule est sans fioriture mais efficace, c'est ici le traitement scénaristique qui est particulièrement intéressant. Utilisant le miroir du système éducatif pour montrer l'influence d'un parti fasciste sur la société. Thématique encore plus pertinente en Allemagne.

Le professeur, dont les convictions personnelles sont pourtant à l'opposé, se prend à son propre jeu, intoxiqué par son succès démentiel auprès des élèves qui le prennent pour un dieu. Tandis que les classes sociales d'étudiants se trouvent ébranlées, le nouveau mouvement donnant à chacun l'occasion de se (re)positionner dans la société. Avec des laissés pour compte qui deviennent des figures, ou des brutes qui canalisent leur violence dans le mouvement.

Bref, une belle évocation du pouvoir de séduction et de la facilité de céder au fascisme, puis de dériver violemment. Le tout porté par de bons acteurs, dont surtout Jürgen Vogel en professeur dépassé. Malheureusement, la carrière de l'acteur semble avoir été de moins en moins prolifique ensuite...