Pour une fois, je ne dirai rien du titre "la vallée de la vengeance" puisque le titre original est "Vengeance Valley" . Même si au final, le titre n'a pas énormément de sens. Bien sûr, il y est question d'une vallée et il y est question de vengeance (quoique), alors "La Vallée de la vengeance", pourquoi pas.
Plus sérieusement, c'est un western de Richard Thorpe réalisé en 1951. Thorpe, c'est la référence hollywoodienne qui a dû taper dans tous les genres avec succès des années 20 aux années 70. Il a œuvré dans le film d'aventures avec des "Tarzan", des "chevaliers de la table ronde", "le prisonnier de Zenda", dans le film musical comme "le rock du bagne" et bien entendu dans les westerns.
Dans "la vallée de la vengeance", le scénario est très classique, qu'on pourrait trouver dans d'autres genres que le western. C'est l'histoire d'un éleveur de bétail, Antoine qui a un fils, Louis, bon à rien et un fils adoptif, Robert, bon comme du bon pain. Robert, plein de reconnaissance pour cette famille qui l'a recueilli, prend la défense de Louis et de ses frasques en toutes circonstances, se mettant en porte-à-faux régulièrement. Se croisent aussi, Jeanne, l'épouse de Louis et Lily, une serveuse du saloon, que Louis a mis enceinte. Bien entendu, deux frères de Lily, peu coopératifs recherchent l'indélicat père de Lily et veulent en découdre et tombent évidemment sur Robert.
C'est aussi un western de cow-boys. Nous sommes chez un éleveur qui a des milliers de bêtes qui doivent régulièrement être rassemblées puis convoyées pour être vendues. On trouvera tous les stéréotypes du genre entre le cuisinier qui fait une cuisine dégueulasse, la vie dure du cow-boy par tous les temps, les problèmes de vol de bestiaux, les dressages de chevaux, les séances de marquage, etc …
C'est aussi un western de cow-boys qui évoluent dans de magnifiques paysages des Montagnes Rocheuses que le technicolor met bien en valeur. Les personnages sont joués par des acteurs de talent et Thorpe s'attache à ce que les acteurs apparaissent comme des héros de la vie ordinaire. Ainsi l'histoire reste très crédible et les acteurs plutôt convaincants.
En premier lieu, c'est Burt Lancaster qui joue le rôle de Robert. Le personnage correspond bien à l'image que laisse Burt Lancaster d'homme droit, réfléchi, peu bavard. C'est fou comme cet acteur peut dégager de charisme et d'empathie vers les autres. Il parait que c'est son premier western mais cela ne se perçoit pas tellement je pense qu'il est capable de tout jouer.
Louis, le fils bon à rien, c'est Robert Walker bien connu dans "l'inconnu du Nord-Express" d'Hitchcock. Ici il joue le rôle du fils prodigue joueur, volage et peu fiable même s'il possède au départ un petit capital sympathie qui s'effritera au fur et à mesure de l'avancement du film.
Jeanne ? Eh bien c'est l'excellente Joanne Dru qui joue le rôle d'une épouse de devoir bien qu'elle se sache bafouée par son mari. C'est encore Burt Lancaster qui éteindra l'incendie qui couve dans le couple. Joanne Dru, habituée des westerns, c'est aussi la nièce du major dans la "Charge Héroïque", celle qui porte le fameux "yellow ribbon".
Et comme il faut un méchant dans un western, eh bien ce sera John Ireland qui s'y collera dans le rôle d'un des frères de Lily.
Au final, c'est un western classique et tranquille avec quelques petites bagarres quand il faut et où il faut. Même si rien n'est génial, il n'empêche que c'est un western solide qui cherche à mettre en valeur des héros ordinaires confrontés à un drame familial.