Ce petit western de série B déçoit sur le plan scénaristique. S’il s’agit ici d’une histoire rebattue (mais pas forcément à l’époque de sa sortie), elle demeure toujours intéressante dans ce type de production (la gâchette qui est obligée de reprendre les armes alors qu’elle s’était jurée de ne plus y toucher). Cependant l’argument est utilisé de façon maladroite. Alors que l’intrigue est d’une simplicité trop évidente, le scénario s’époumone à rendre l’ensemble plus complexe. Le moins qu’on puisse dire est que l’entreprise est bien laborieuse, les intentions des différents personnages étant très tôt dévoilées, le tout lourdement appuyé par une musique omniprésente.
Le résultat traine donc la patte et peine à convaincre. Le triangle amoureux sonne faux, les personnages sont trop caricaturaux et trop faibles face au héros, les enjeux sont trop limpides et l’histoire ne réserve aucune surprise. L’utilisation de la voix off en début et en fin de film rend l’entreprise encore plus naïve qu’elle ne l’est déjà. C’est dommage car les paysages sont superbes, les bonnes idées de réalisation sont au rendez-vous et quelques séquences ne manquent pas de panache (même si le final déçoit franchement).
L’ensemble se suit cependant sans ennui comme une série B réalisée avec soin. Et puis il y a Randolph Scott, toujours aussi impeccable quand il s’agit de jouer un personnage tourmenté refusant de dévoiler ses démons. Deux arguments pour s’accorder ce passe-temps même s’ils sont insuffisants pour hisser le film au-delà de la moyenne.