Un architecte retraité a planifié son euthanasie dans un motel de banlieue.
On peut craindre beaucoup d'un film qui s'attaque à un sujet aussi délicat que celui-ci. Pourtant c'est sans conteste une réussite : le sujet n'est pas traité à la manière d'une dissertation, mais à partir d'un cas réel un peu loufoque et un peu drôle, ni tout noir ni tout blanc, et qui pose les bonnes questions au bon moment. Le film se paye même le luxe d'inviter tout un tas d'autres sujets qui "font débat" à la discussion : la prostitution, le multiculturalisme, l'homosexualité, la paternité.
Et si le film n'est pas gonflant de bonnes intentions, c'est grâce à des personnages bien écrits, profonds, avec leurs histoires et leurs contradictions. Portés par des acteurs très justes.
Ajoutez à ça toute une série de plans très mignons, et des scènes un peu inventives, plus de l'humour bien efficace et bien placé, et vous avez un très bon petit film.
Y'a quand même quelque chose qui m'a un peu gêné, une sensation de manque de fluidité. Je ne sais pas si c'est dans la gestion des transitions entre plans ou dans l'écriture, mais c'était là. Malgré tout la scène finale est parfaitement amené et forme un bilan efficace, ouvert. On regrettera la citation finale, un peu sortie de nulle part.
Mais je ne veux pas terminer ce texte sur une note négative, donc je me répète : un film doux et intelligent sur des sujets âpres et complexes, on n'en trouve pas tous les jours. Celui-ci en fait partie.