En 1964, la police japonaise arrête Iwao Enokizu, un tueur en série qui compte cinq victimes, et dont l'existence fut plus ou moins libre. Le film va consister à raconter la naissance de ce meurtrier à travers un portrait incisif du Japon.
Alors qu'il était son propre producteur, Shohei Imamura a eu un échec financier important avec Le profond désir des dieux, qui va le contraindre à tourner des documentaires durant une bonne partie des années 1970. C'est à la fin de la décennie qu'il va raconter l'histoire, vraie, de ce tueur en série, et que la carrière de Imamura va être relancée grâce à ce gros succès.
Il faut dire que le résultat est porté par un Ken Ogata impressionnant, qui parait sûr de lui, imposant, massif, quand il est professeur d'université, sa couverture oserais-je dire, mais qui est presque l'inverse quand il effectue son mode opératoire qui est le meurtre, aussi bien d'hommes et de femmes. D'ailleurs, on peut dire qu'il en séduit pas mal, aussi bien une mère que sa fille, avec pas mal de scènes sexuelles.
Tout le film consiste en un énorme flashback, il dure 2h20, mais en même que ça parle de Iwao Enokizu, Imamura parle aussi de l'état d'esprit du Japon au début des années 1960, et il faut dire que le portrait est terriblement à charge. En tout cas, malgré quelques longueurs, La vengeance est à moi est un bon morceau de cinéma, où la seule présence d'un Ogata assure le spectacle. D'ailleurs, Bong Joon-Ho en fera un remake officieux avec Memories of Murder en 2003.