Même si c'est remarquablement filmé (et ce n'est pas un vain mot), c'est d'abord un film d'acteurs, et il faut bien reconnaître qu'Emmanuelle Seignier (46 ans mais elle en fait 15 de moins) crève l'écran de par son talent et de par l'érotisme sulfureux qu'elle dégage. Amalric est également excellent, incarnant une espèce de clone du réalisateur. Sur le fond, il y a sans doute plusieurs degrés de lecture, mais je ne vois pas pourquoi on privilégierait les réflexions de Wanda par rapport à celles de Thomas, (d'autant que c'est la "Wanda qui ne joue pas" qui professe des aphorismes féministes au ras des pâquerettes tandis que Thomas se met en colère en disant qu'il faut arrêter de tout ramener à la lutte des classes, au sexisme et tout ça). On ne saura jamais d'ailleurs d'où vient cette Wanda, est-réelle ou est-ce Thomas qui fantasme ? Mais ces points sont-ils vraiment si importants car le thème n'est pas là. Il s'agit d'un jeu de pouvoir entre une femme dominatrice et un auteur masochiste, et ce jeu est passionnant, intelligent, excitant, plein d'humour et remarquablement bien fait. Et inutile d'aller prendre ça trop au sérieux, ce n'est pas le but, on se régale, on est scotché et on en aurait bien repris 30 minutes de plus !