Après "Carnage", Polanski nous replonge dans un huit clos, cette fois ci avec seulement un duo d'acteur dans un petit et modeste théâtre parisien.
L'histoire, Thomas (Matthieu Amalric) a pour ambition d'adapter un roman érotique du XIXème siècle, il fini une journée d'audition désastreuse et s'apprête a rentrer chez lui. C'est alors que Vanda (Emmanuelle Seigner) fait intrusion pour participer au casting, Thomas refuse un premier temps puis fini par accepter, il va se laisser emporter par cette mystérieuse actrice qui d'abord maladroite voir ridicule semble finalement connaître son rôle et la pièce sur le bout des doigts. S'installe alors un jeu sensuel et électrisant qui va emmener le metteur en scène vers la démence obsessionnelle.
Le film est une sorte de mise en abîme sur la théâtralité, l'évolution des personnages est très intéressante, le rôle de Seigner nous énerve en premier lieu puis nous subjugue au fil de l'histoire, nous avons un peu la même réaction que Amalric au final. Ce dernier maîtrise la situation, se moque de cette actrice, vulgaire et inculte puis se retrouve prisonnier de ses griffes pour perdre totalement le contrôle, on navigue presque entre le surnaturel et la confusion pour finalement basculer dans la folie. Polanski maîtrise la mise en scène comme personne et donne une leçon de direction d'acteur, à ce niveau là on ne peut qu'être impressionné.
Cependant l'histoire est tantôt passionnante et envoûtante tantôt elle est confuse et on se perd entre théâtralité et "réalité", cela peut paraître un peu lourd à certains moments, la fin résume assez bien ce sentiment contrasté ou la folie atteins son paroxysme où tout bon sens semble avoir volé en éclat.
En conclusion c'est un bon Polanski, pour un public d'amoureux du réalisateur et du cinéma intimiste.