Thomas, un réalisateur adapte une oeuvre majeure empreinte de bdsm en pièce de théâtre : "La Vénus à la fourrure". Après une série d'audition ratée pour trouver celle qui sera "Wanda"- "Venus", son premier rôle féminin, une jeune actrice, prénommée elle-aussi Wanda, d'apparence maladroite et peu cultivée, se présente très en retard. Alors que Thomas décide de la congédier sans l'auditionner, Wanda parvient à l'amener à changer d'avis et à le contraindre à lui donner la réplique en incarnant Séverin. Au fil des pages du scénario, Thomas se métamorphose et se livre à une Wanda qui s'avère bien plus cultivée et plus directive qu'il n'aurait pu le soupçonner. Plus ils avancent dans le texte, plus les personnages et la personnalité des acteurs s'entre-mêlent dans une subtile confusion. Thomas, perdu dans cette confusion, ne semble pas voir qui est réellement Wanda. Et si la réponse était simplement dans le livre ?
J'avoue volontiers ne pas avoir lu le livre, mais sans nul doute le ferais-je bientôt, curiosité oblige. N'ayant donc aucun point de comparaison, je ne serai sans doute pas aussi critique que ceux qui ont lu le livre et vu les diverses adaptations. Mais je tiens tout d'abord à remercier la personne qui me la recommandée et qui saura se reconnaître.
Bien loin d'un tout autre livre insipide dont l'adaptation récente au cinéma a créé un buzz que j'ai encore peine à comprendre, le rapport de force, plus que perceptible, est d'un réalisme qui vous emporte dans un voyage imaginaire, voire une quête de soi, dans lequel vous oubliez l'absence d'une bande-son culte ou encore la pauvreté des décors. Avec un Roman Polanski, qui maîtrise parfaitement l'ambiguïté, au commande, le pari est réussi.