Un film âpre qui ne parvient jamais vraiment à passionner, notamment à cause d'un scénario peu crédible, de personnages caricaturaux et de scènes très convenues, voire "cliché" (comme celle où elle se fait porter sur le dos de son prétendant à cause de deux égratignures sur le mollet, celle où elle parle à son père pour lui dire au revoir alors qu'il est en train de dormir, celles où elle découvre que son plan pour s'évader tombe à l'eau dans le hall de l'hôtel ou lors la découverte de l'appartement vidé de tous ses meubles et dans lequel il ne reste plus que quelques papiers qui traînent au sol, celle où elle crie son sentiment de liberté par le toit ouvrant de la voiture...).
Tout cela témoigne d'un scénario ni très bien écrit ni très original, et ne cesse de donner cette impression que tout cela a déjà été vu 100 fois et souvent, qui plus est, dans des films ou des séries peu inspirés.
La direction d'acteurs est de manière générale trop visible. Trop concentrée à appliquer les traits de caractère de son personnage plutôt qu'à véritablement chercher à l'incarner, la chanteuse Pomme peine à convaincre dans ce premier rôle. Rendre cette jeune femme aussi taiseuse et aussi peu démonstrative ("neutre", comme elle se qualifie elle même) n'encourage pas à l'empathie ou à l'identification.
Il restera tout de même de ce film une bande son très réussie, ainsi que cette jolie force de vie, ce désir sans limites de s'extraire de son milieu, de cette voie qui semble déjà toute tracée, même si la vision n'est pas toujours très optimiste : ("On nous fait croire qu'on peut changer de monde. En fait on nait quelque part et on crève au même endroit", comme le dit le personnage principal vers la fin du film).
Enfin, entendre quelques minutes la voix d'Anna Mouglalis est une jolie compensation, tout comme celle de voir apparaître, lors de la scène finale, Mathieu Amalric, dont les apparitions surprennent décidément cette année (chez Moretti, Toledano/Nakache et dans Mars Express).
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