Je suis femme
Premièrement, le film est inspiré d’une affaire retentissante des années 1950 : celle de Pauline Dubuisson. Mais cette fois ci, Pauline est remplacée par un personnage fictif : celui de Dominique,...
Par
le 20 oct. 2017
54 j'aime
5
La vérité nous offre un excellent moment cinématographique. Les acteurs se montrent convaincants. En particulier, Brigitte Bardot, qui grâce à ce rôle, a eu l’occasion de démontrer ses réels talents d’actrice.
Le tribunal est un lieu privilégié de la comédie humaine où les avocats peuvent donner libre cours à leur ego ; où les personnes présentes manifestent bruyamment leurs émotions. C’est un véritable spectacle, c’est pourquoi les films de procès sont particulièrement adaptés pour le cinéma. Mais ce spectacle qui nous est offert peut-être glaçant, telle ici, la finale si bien trouvée …
L’alternance entre les scènes du procès et les flash-back sont équilibrés et se renforcent mutuellement en montrant le décalage entre les scènes vécues et ce qui en est dit durant le procès. En effet, ce procès est joué d’avance. Comment découvrir la vérité quand les préjugés sont si forts et qu’il n’y a pas de volonté de découvrir la vérité. Tout est biaisé. La défense noircit Gilbert ou en tout cas durcit le trait ; l’accusation déforme les intentions, le comportement, les paroles de Dominique. Et pire que tout, elle lui dénie ses réels sentiments amoureux. Face à cette jeune femme qui a soif de vivre, il y a les bien-pensants qui la méprisent et qui en même temps sont fascinés par elle. Ils lui en veulent d’être ce qu’ils voudraient être et de vivre ce qu’ils voudraient vivre eux-mêmes, mais ne qui ne se le permettent pas.
Le déroulement du procès contient de nombreuses répliques fortes telle celle-ci dans la bouche de Dominique qui s’adresse au tribunal : « Vous êtes là, déguisés, ridicules, vous voulez juger, mais vous n’avez jamais vécu, jamais aimé. C’est pour ça que vous me détestez, parce que vous êtes tous morts, morts ! » A ce moment, c’est elle qui les juge et elle le fait avec justesse. C’est elle qui est le plus dans la vérité car ses paroles sont authentiques, elle ne joue pas un rôle. Elle dit ce qu’elle sent, elle dit ce qu’elle pense. Elle ne triche pas. C’est une femme qui peut être jugée comme légère, mais elle est vraie.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films mettant en scène un procès, Miroirs dans les films, Les meilleurs films de 1960, Les meilleurs films français et 8 et + sur Sens Critique !
Créée
le 1 oct. 2021
Critique lue 277 fois
4 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur La Vérité
Premièrement, le film est inspiré d’une affaire retentissante des années 1950 : celle de Pauline Dubuisson. Mais cette fois ci, Pauline est remplacée par un personnage fictif : celui de Dominique,...
Par
le 20 oct. 2017
54 j'aime
5
Alors voilà, passons sur les détails de l'histoire, c'est le procès de Dominique, qui a tué son amant, et le synopsis fera ça très bien ; c'est donc un film de tribunal et de flash-back, j'imagine...
Par
le 21 août 2012
37 j'aime
1960, République française. Mais ça pourrait aussi bien être la France de Pétain, comme celle vue dans "le Corbeau". Un pays de rats, de vieillards haineux, médiocres, déterminés à tuer dans l'œuf...
Par
le 9 oct. 2018
36 j'aime
1
Du même critique
J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...
Par
le 12 janv. 2021
68 j'aime
22
Le Comte de Monte Cristo est une histoire intemporelle et universelle qui traverse les âges sans rien perdre de sa force. Cette histoire d’Alexandre Dumas a déjà été portée plusieurs fois à l'écran...
Par
le 30 juin 2024
56 j'aime
14
Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...
Par
le 15 janv. 2024
34 j'aime
19