Dans une ville de province, pendant l'Occupation, des lycéens s'organisent pour commettre, comme des grands, un acte de résistance. Action dérisoire contre risques inconsidérés.
On a beau connaitre le contexte dramatique, on a beau savoir que le dénouement ne sera pas un happy-end, on ne peut pas s'empêcher de regarder la poignée d'élèves autour de Claude Brasseur et de Jacques Perrin comme une sorte de Club des Cinq, voire comme la confrérie des "Chiche-capon" dans "Les disparus de St-Agil". Les comédiens sont déjà trop âgés pour donner l'illusion de lycéens, même des années 40, et pourtant, ils ont des postures d'adolescents. Ça ne fonctionne pas.
Ensuite, la mise en scène plan-plan du film et son manque de réalisme en général, qui semble provenir de l'origine romanesque du sujet, ne sont pas de nature à entretenir une véritable intensité dramatique. L'action devient vite indifférente malgré la présence de l'occupant.
Enfin, le dénouement est pour le moins maladroit et emphatique. On a droit à une conversation sur la charité chrétienne entre un curé bien de chez nous et un aumônier allemand, à une déclamation franchement théâtrale et à une allégorie sur la vertu du sacrifice et de l'engagement. Le sujet révèle alors une essence patriotique que le réalisateur François Villiers n'avait pas mise en avant jusque là.