Hé ben j'ai trouvé ça complètement raté. Assez ennuyeux, mal construit, redondant...
Pour commencer, un petit mot sur la BO assurée par le plus Colombien des Français, Sebastian Rocca (de la Cliqua et Tres Coronas) accompagné parfois d'un de ses compatriotes, Yuri Buenaventura. Alors ok, je veux bien que le réalisateur ait eu envie d'une BO latino-urbaine mais je trouve ça un peu dommage de ne pas avoir cherché d'artistes locaux... Après, autant les morceaux sont plutôt pas mal, autant tourner pendant 1h30 sur 3 titres, c'est un peu light, surtout qu'il y a peu de dialogues et que du coup, la musique prend toute la place.
Si vous voulez savoir ce que sont les Maras, je crois que ce n'est pas ici que vous l'apprendrez. Si vous voulez voir à quoi ressemble le Salvador, ce n'est pas ici non plus. Le film est une succession d'enterrements et d'images violentes (voire choquantes pour les plus sensibles), de corps sans vie à même le bitume juste après des séquences de la vie quotidienne de ces mêmes futurs macchabées.
Des Maras on n'apprend pas grand chose : ils sont salement tatoués (de préférence sur la gueule), ils ont une prière pour les morts qu'ils connaissent tous par coeur, ils se font harceler par la police, ils s'ennuient et ils tuent les mecs de l'autre gang (MS13 vs MS18). Voilà voilà. Il y a bien quelques mecs qui essaient de faire autre chose (la boulangerie) mais c'est jamais très clair sur les ambitions du truc. On voit un peu de drogue à un moment mais ça tombe comme un cheveu sur la soupe et ça ne prête pas à conséquences... Reste des mecs qui se la jouent super tueurs parce qu'ils s'ennuient, des filles perdues entre mutilations urbaines et drames familiaux...
Alors oui, les Maras sont plus victimes qu'autre chose, oui il y a de bonnes idées de montage histoire de nous en mettre plein la tête (les fondus au noir après une scène du quotidien où résonne des coups de feu, suivis du cadavre de celui ou celle qu'on venait d'apprendre à connaître) mais j'ai trouvé ça vain. Je lisais des critiques sur le docu là, j'ai l'impression que beaucoup avaient envie de s'encanailler et de faire les concernés histoire de se donner bonne conscience. Et le fait que le réalisateur y ait laissé sa peau doit pas mal jouer sur la perception du film.