... des yeux la belle Adèle Exarchopoulos. Un nom imprononçable pour une actrice qui dit tout avec son visage, sans mot, sans mouvement. Sublime de simplicité, pas de maquillage, mal coiffée, mal fringuée. Et pourtant si belle qu'elle me ferait devenir lesbienne. On pensait que Léa Seydoux, avec ses cheveux courts bleus et son look clairement lesbos nous ferait plus d'effet, mais elle est toute petite à côté de la jeune lycéenne qui dégage un sex appeal constant et dévorant.
Ce n'est pas nouveau, les films français sont très souvent des scènes ou des chroniques de vie. Un peu trop. C'est lent, c'est chiant, les acteurs sont un peu plats. C'est sur qu'à côté de ça, un bon Disney qui fait rire ou un Spielberg plein d'action, c'est sacrément différent émotionnellement. Et puis des fois il y a un ou deux films qui sortent du lot. Et puis des fois il y a des chefs d'œuvres. La Vie d'Adèle est selon moi un des meilleurs exemples de chefs d'œuvres contemporains au cinéma.
Au rang des accusations portées sur ce film, on trouve le fait que Kechiche ait foutu ses actrices sous pression 24/24h, qu'il les ait forcées à coucher ensemble et j'en passe. Si ça donne un tel film, au diable ce qu'on peut dire, je ne veux plus en entendre parler, je me fous de la vérité, tout ce que je vois est le résultat du travail de plusieurs véritables artistes. Car oui, on l'oublie souvent, mais le cinéma est un art, même le français (si si).
Comment ne peut-on pas trouver la première scène de masturbation d'Adèle parfaite ? Une représentation parfaite de ce qu'une fille peut réellement s'imaginer et se faire dans un moment pareil. Messieurs, prenez de la graine de cette scène. Je me suis retrouvée mise à nue comme elle, perdue dans les mêmes fantasmes, les mêmes envies, les mêmes peurs et les mêmes doutes.
J'ai lu dans une critique (www.senscritique.com/film/La_Vie_d_Adele_Chapitres_1_2/critique/26747223), je cite : "Kechiche ne filme pas deux filles en train de faire l’amour, mais un (son) fantasme personnel d’un homme regardant celles-là baisant sauvagement sur un lit, nues et en pleine lumière, avec des bougies allumées sur le rebord de la fenêtre. On ne peut raisonnablement accorder aucun réalisme à ces scènes dont la tendresse et la fusion sont bizarrement exclues, limitées à une sorte de performance mécanique."
Dieu du ciel. Ouvrons tous les yeux un instant. Le sexe ce n'est pas du porn art. Ce ne sont pas deux personnes qui se caressent inlassablement et lentement sans jamais transpirer, ce n'est pas filmé avec un Canon 550D dont on contrôle la mise au point manuelle, avec quatre flash dans la gueule et un effet sépia. Le sexe c'est différent pour chaque personne, mais ce qui est sûr c'est que cette fameuse scène entre Adèle et Emma que la plupart des gens jugent trop longue, est d'un réalisme à couper le souffle. Qu'on ne me parle pas d'absence de fusion lorsque les prises de vue montrent une géométrie parfaite de leurs positions, qu'on ne me parle pas de vulgarité quand on voit ENFIN au cinéma quelque chose qui n'est pas faux, qu'on ne me parle pas de provocation sans savoir au fond que le but de la scène est de déstabiliser et d'exciter.
Ah et, une petite précision. Une scène entre lesbienne, ce n'est pas un fantasme exclusivement masculin. Stop aux clichés.
Et qu'on n'oublie pas la scène de rupture où on craint qu'un accident n'arrive. Qu'on n'oublie pas les retrouvailles dans le bar où l'excitation est terrible. Qu'on n'oublie pas que ceci n'est pas une histoire d'amour, mais une histoire de passion. Et que ça existe vraiment. Que tous ceux qui n'ont jamais vécu une telle passion, un tel mal ou bien qui vous dévore de l'intérieur, un tel dévouement pour quelqu'un, se ravisent d'écrire la moindre critique mais s'applique à trouver cette personne. Pour connaître ce sentiment d'enfin vivre un peu.