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Y'avait matière à faire un excellent film. Vraiment.
Mais alors qu'est ce qu'il est vide.


La Vie d'Adèle raconte l'histoire d'une lycéenne pendant quelques années de sa vie, où elle va rencontrer une autre fille. Ce film est donc sur la sexualité, l'amour, le couple, la vie. Et du coup j'ai pensée la moitié du temps à Six Feet Under. Ce qui n'a vraiment rien arrangé.
Pour moi, ce film a deux grosses tares: mettre Adèle en personnage principale, et jouer la carte de l'hyperréalisme.


Déjà Adèle. Qu'est ce que cette fille m’intéresse pas. Je veux dire, certes elle est jolie, et l'actrice n'est pas mauvaise, mais ce personnage n'est pas vraiment interessant, ou ne me donne pas envie de m'y interesser. Alors que ça devrait être l'inverse. Une fille qui se cherche dans sa sexualité, est remplie de doutes et essaye de trouver sa place, y'a matière à faire des scènes interessante. Regardez David dans Six Feet Under. Déjà, oui Adèle est assez jolie, mais pour le coup, je la trouve pas sexy du tout. Elle a la moitié du temps sa bouche demi ouverte ( genre là ou là), a une voix un peu grave (un peu caillera parfois (ce qui m'aura fait marrer quelques fois)), et un langage pas du tout accrocheur, qui ne me donne absolument pas envie de m'attacher à elle ou de la comprendre. En plus, on nous dit dans le film qu'elle lit beaucoup et aime les films de Scorsese et Kubrick mais alors pour le coup... ça se voit pas vraiment. Je veux dire, je la vois beaucoup plus dans le groupe de mega besta insupportable de la classe à qui je ne parlerais jamais, qu'autre chose. Alors que pour le coup, Emma m’intéresse beaucoup, beaucoup plus. Elle fait plus electron libre, et moins prévisible. Surtout qu'au final, on la connait pas tant que ça (enfin je pense arriver à déceler Adèle juste parce que je trouve son personnage plat...). Mais du coup, les seuls moments qui auraient pu la rendre un peu plus intéressante à suivre sont soit trop court, soit tout simplement éclipsé. Son basculement d'hétéro à homo/bi est vraiment maladroit, et abordée que de surface. Le fait qu'elle assume ça, est carrément pas montré. Ni avec ses parents, ni avec ses amis. Il y a bien une scène montrant le rejet qu'on ses amis de lycée quand ils la soupçonne d'être lesbienne (scène intéressante) mais c'est vraiment la seule de tout le film !
Ensuite le fait que Kechiche est joué la carte de l'hyperréalisme a fait découler pas mal de problème. Dans le scénario déjà. Alors oui, les dialogues sont crédibles, mais qu'est ce qu'il sont vide. Je viens de voir 3h de film et j'ai l'impression de bien connaitre qu'un seul personnage (qui est plat en plus). Before Midnight en 1h30 m'a fait découvrir la complexité de deux personnes en couple en toute subtilité. Et je trouvais les dialogues crédibles aussi ! En faite, le problème est que quand on regarde un film, on sait qu'on va voir une version "idéalisé" de la réalité. Normalement, chaque phrase a son importance, et aucune hésitation n'est faite. Before Midnight était complètement là dedans. Alors oui, ces dialogues n'auraient surement pas pu être dans la réalité car beaucoup de nos phrases sont dans l'approximation, alors que Before Midnight était clair, direct et du tac au tac. Mais à coté de ça les deux personnages avaient leurs propres personnalité, leurs propres passés et leurs propres anecdotes. Ce qui les rendaient crédible. Ici on a pas une crédibilité de cinéma, mais bien une crédibilité de la vie de tout les jours. Et du coup, la moitié des dialogues sont à jeter. Et pas seulement les dialogues, mais des scènes aussi. Certaine font avancer l'histoire, mais d'autre ne servent purement à rien. A la sortie de ce film, je vois en faite tout le gâchis qu'il y a eu. Gâchis de temps, gâchis de thématiques, gâchis de dialogue. Car à coté de ça, certaine scène sont vraiment bonne et/ou intéressante. Mais ces scènes doivent représenter le quart...
L'autre chose qui découle de cet hyperréalisme c'est la mise en scène en mode "gros plan de documentaire". Car même les documentaires ne filment pas d'aussi près. Je vois souvent le nostalgia critic dirent que les films qu'il critique ont des plans bien trop près. Mais ici c'est le niveau supérieur. On voit quand même dans quelques scènes, de la nourriture dans leurs bouches. Ce qui fait évidemment se poser des questions et donc sortir du film. Au bout d'une heure, on s'habitue, mais quand même, les plans sons constamment sur-cadré. C'est la première fois que j'ai un problème avec ça.


Bon sinon il y a une grosse ellipse à un moment, qui est complètement implicite, et dont j'ai mis quelques temps à m'en rendre compte (alors que je le savais en plus), surtout que Adèle ne change pas d'un iota (surprenant de voir une lycéenne de visage en instit au passage). On a aussi les parents d'Adèle en 4ème nom du cast, alors que je sais même pas si ils ont 1mn de temps d'écran chacun. Et des tas de personnages et d'intrigues qui disparaissent avec l'ellipse (oui, les parents font partis des gens qui disparaisse). Bon et sinon, les scènes de sexes sont vraiment à la limite du porno (ou rentre dedans je sais pas), et servent assez peu. C'est vrai que vu le développement qu'on les autres personnages, on peut se permettre ce genre de scènes (et d'en refaire après).


Alors ouais, là je parais ultra dépréciateur, mais n’empêche que le film fait 3h et que malgré le fait qu'il y ai beaucoup de vide, il passe très très bien. Les actrices sont pas mauvaises (même si Adèle nous sort très souvent sa tête de poisson des grands soirs), et certaines scènes sont intéressante. L'intrigue de loin est d'ailleurs pas si mal. Mais voilà, y'a du gros gâchis dans l'exploitation des thématiques et des personnages ce qui fait que ce film est vraiment bof.


Sinon va falloir m'expliquer comment on peut applaudir ce film et huer Only God Forgives? Ou comment on ne peut rien offrir à La vénus à la Fourrure et mettre ce film palme d'or?


It's not porn, it's festival de Cannes

Créée

le 17 déc. 2013

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Houblon-Warrior

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