LeYéti a tout dit, mais j'écris quand même.

Je pense quasiment exactement la même chose que LeYéti.

Voir sa critique ici : http://www.senscritique.com/film/La_Vie_d_Adele_Chapitres_1_2/critique/29491357

Mais j'accorde au film deux points de plus parce que les éléments positifs qui en ressortent donnent au film le mérite d'une note qui se situe au-delà de la simple moyenne :
- Le parallèle entre deux mondes sociaux géographiquement proches mais différents en termes de normes et parfois même de valeurs m'a semblé bien représenté ;
- Le monde lycéen a parfaitement été travaillé et interprété par un jeu d'acteurs de qualité ;
- Les sentiments sont à l'appel, dans le jeu des comédiens, mais aussi chez les spectateurs, parce que nous nous reconnaissons facilement quelque part dans ce film ;
- Le point de vue correct et fidèle d'une adolescente qui part à la découverte de son cœur et de son corps et se trompe de chemins par moments, hésite souvent, a crainte toujours, et évolue dans l'âge, mais aime toujours passionnément une même et seule fille, et semble d'ailleurs ne vouloir et n'aimer que cette Emma ;
- Des jeux d'acteur très réalistes (moment où Emma vire Adèle de chez elle à cause de son collègue - j'essaye de ne pas trop spoiler - c'est très émouvant, parce qu'on sent la sincérité en Adèle, on voit ses larmes, on voit ses réactions contradictoires et irréfléchies, on croit presque qu'il n'y a plus de personnage).

Cela dit, il y a des points négatifs à souligner quant à la réalisation, mais LeYéti vous en parle mieux que moi :
- L'homosexualité, même aujourd'hui, est quelque chose de difficile à vivre dans les débuts, à comprendre, à accepter, et Adèle semble pourtant s'y faire rapidement (pour preuve, on n'entend très vite plus parler de ses copines de lycée sans nobles valeurs, ni de celle qui est possiblement homosexuelle, et c'est dommage, parce que c'était là l'occasion pour Adèle d'affirmer son évolution, son acceptation d'elle-même) ;
- L'histoire s'achève au bout de 180 minutes sur une Adèle qui pendant plus de huit ans (si je me souviens bien) n'aime qu'une Emma, ne vit que par elle, et n'évolue pas dans son homosexualité : elle ne connaît aucun autre amour, aucune autre aventure homosexuelle, ses petits écarts se font toujours avec des hommes, et finalement je suis frustrée de la voir partir, à la fin, comme ça, triste et perdue, comme au départ du film... Elle n'a finalement pas trouvé d'épanouissement amoureux, et aucune ouverture nous laisse présager que cela arrivera, et ça me bloque un peu, cela se finit sur un ton de tristesse et de mauvaise morale ;
- Sept minutes de sexe pour le sexe, ou un peu moins, ou beaucoup plus : je ne crois pas que c'est en montrant ce genre d'images que l'on obtient à Cannes la palme d'or, ni que l'on apprend aux gens ce qu'est l'homosexualité... Je crois que des baisers volés, des regards, des lèvres qui se mordent, des réactions hostiles et homophobes à son propre égard parce que l'on est perdu et que l'on ne s'assume pas, ce genre de petites scénettes sont bien plus réussies et réalistes et authentiques que les moments de cul filmés et sans intérêt pour le film. Ca ressemble au final à du porno, les garçons en manque seront ravis, mais tous les autres seront gênés de voir en plusieurs minutes ce qu'il aurait été suffisant d'être vu en trente secondes...
- D'autres détails comme ça qui nous donnent l'impression que le réalisateur ou le mec qui a réadapté l'histoire pour en faire du cinéma sont passés à côté de ce qui fait la beauté du film (Cf. points positifs ci-dessus)...


Voilà, voilà.
Je ne suis tout de même pas mécontente d'avoir regardé ce film, et je le conseille à tout le monde.