Un thriller au scénario bien ficelé mais avec des ficelles un peu grosses parfois. La construction de l'intrigue s'appuie sur des mécanismes éprouvés plutôt efficaces à défaut d'être prenants. Ca commence avec des personnages stéréotypés, de la journaliste rebelle au mystérieux redneck dans son pick-up. Ce schéma académique permet de bien installer le contexte quitte à paraître trop balisé. Les flash back explicatifs n'utilisent pas de voix off, pour le coup ce procédé narratif classique aurait pu donner du relief.
Pour palier à cette monotonie dans la forme on a recours à un montage criard, notamment lors des transitions qui plaquent des inserts avec des hashtags style "Trahison". Ce genre d'astuce à deux balles en plus d'être une faute de goût comme il en fleurissait au début des années 2000, contraste trop avec la fadeur du reste.
Au rayon des trucs ostentatoires le summum c'est l'utilisation de la musique, certes le thème principal de la B.O est très beau mais sortir les violons à fond les tympans toutes les 2 minutes ça devient vite lourdingue. C'est vraiment cette politique "tire-larmes" qui m'a un peu gavé du film alors que ça aurait gagné à être plus subtil. Mais bon c'est à l'image du film qui essaie d'en mettre plein la vue et plein les oreilles, le twist final n'est que la cerise sur le gâteau.
Cette surcharge ne résout pas non plus le manque d'affect qui est nécessaire à l'adhésion à ce genre de projet. Spacey ne convainc pas assez pour qu'on prenne vraiment part à son aventure et du coup son sort nous est trop indifférent pour que ça fonctionne pleinement.