C'est sans nul doute le film traitant de l'occupation le plus insipide qu'il m'ait été donné de voir.
C'est jamais heureux de commencer comme ça, d'autant plus avec un acteur à l'affiche comme Guillaume Gallienne qui est un brillant comédien, mais c'est ainsi. Hélas !
J'estime être bien calé sur ces films qui retracent les sombres années 40, et j'en ai vu beaucoup. Est ce aussi pour cela qu'un sujet qui fait l'objet d'une multiplication de films et de divers oeuvres, arrive peut être parfois au bout de ce qu'il voulait raconter ? Ne suis je tout simplement plus ému ou surpris devant des faits historiques si forts, à force de les connaître ?
Des questions que je me pose certes, pour la défense du film.
Mais après réflexion, non. Le film est juste ... Fade. Pas du tout inspiré, et surtout vide.
L'exercice du huis clos, est toujours casse gueule si l'on a pas de quoi faire rebondir le rythme et les enjeux. J'ai l'impression ici d'avoir vu ce qui était à la base une pièce de théatre à succès, très mal adaptée pour le cinéma et sans aucun effort. Mais le pire c'est que ce n'est pas le cas !
C'est juste un truc qui a débarqué, sans doute plein de bonnes intentions mais c'est ni fait, ni à faire.
Et tricher avec des images de documentaire et d'interview toutes les 5 minutes pour nous montrer ce que cette histoire se refuse de nous montrer, c'est à dire du contexte, c'est encore pire à mes yeux !
Oui l'histoire de cette famille est vraie, oui la guerre a transformé Paris, oui rencontrer son époux au sein de la résistance et le jour de la libération c'est un sujet.
Mais passer 1 h 30 a jouer au roi du silence assis sur une chaise, n'est pas ce qu'on pouvait en faire de plus intéressant !
Oui car mettons les pieds dans le plat, le film c'est ça. Chut ! Pas de bruit ! Voilà le courrier ...
Et même quand le film installe une mini mini tension vers la fin, et que le scénario "oblige" les personnages à sortir et à "se frotter au danger", c'est raté ... Je ne sens jamais le danger dans le film, et c'est fou car il y a cette constante parano, qu'il est toujours là au dehors. Mais franchement, cela m'a effectivement plus rappelé le quotidien pénible de 2020 et 2021, que l'occupation Allemande et la traque des juifs notamment au travers de la fameuse Rafle de Juillet 42, éminemment survolée par le film au demeurant.
Comment gâcher les talents de Guillaume Gallienne, le réduisant a si peu de texte ( acteur qui est toujours savoureux à entendre bordel ... ), si peu d'interactions ( il reste assis sur une chaise devant une fenêtre pendant les 2 tiers du film ), et si peu d'existence dans ce métrage.
La jeune actrice est un choix tout à fait banal de casting, que ce soit son jeu ou son charisme. L'un comme l'autre ne se démarque pas pour un tel rôle je pense.
Coté réal, je n'en retire rien. C'est tout aussi banal et linéaire. Pas besoin de s'étendre.
Et pour finir, je ne peux cacher mon ennui évident face à un film d'une durée absolument standard en dépit de ça. Oui j'ai saisis que le film parle du temps qui passe et de sa lenteur. Il faut dire que toutes les 5 minutes, on te met un "countdown" des jours passés. Oui c'est un exploit d'une difficulté sans nom d'avoir passé deux ans planqués dans un 20 mêtres carré sans quasiment sortir. Ok film tu as une histoire ... Mais tu n'a pas l'art et la manière.
Voici 3 films français du même sujet ( parmi d'autres ) qui réussiront beaucoup plus le tir là La vie devant moi a échoué :
Monsieur Batignole, La Rafle, et surtout Adieu monsieur Haffmann, qui lui reprend exactement le même concept, mais qui est largement plus complet et dramatique en comparaison. Et c'est justement dans ces domaines qu'un tel film doit trouver sa force.