Salut les artistes !

Imaginons - nous remonter le temps . Avec un peu d' imagination et de concentration jusqu'au 15 juillet 1942 dans un appartement de Paris . Imaginons - nous juifs polonais et légalement sur le territoire de la France. Imaginons - nous que des bruits courent les rues parisiennes et que les nazis et la police vichyssoise font et feront des descentes pour embarquer des juifs , marqués par l' ignoble étoile jaune,puis de les parquer puis de les mettre dans des wagons à bestiaux vers des camps soi-disant de travail obligatoire.
Imaginons - nous vivre sur le qui vive à chaque seconde. Imaginons- nous une famille juive .........Non ! Ce film est tiré de faits réels. La famille Zylbersztejn vit comme cela depuis que la lourde nuit du troisième Reich et de ses vassaux écrase l' Europe et ses habitants.Le père, Moshe, campé sobrement par Guillaume Gallienne, la mère Rywka, incarnée efficacement par Adeline d' Hermy et leur fille de 16 ans, Tauba , interprétée avec ferveur et résilience par Violette Guillon vivent ainsi chaque journée ....... Trois êtres humains considérés comme non - humains selon les diktats du parti national socialiste des travailleurs allemands avec la complicité de la dictature vichyssoise.
Imaginons - nous humiliés et obligés de porter ostensiblement cette étoile jaune où le mot juif est écrit dessus ! Puis-je imaginer cela ?
Imaginons - nous , apeurés et lucides. Imaginons - nous , en fuite, dans les sous - sols de cet immeuble pour atteindre l' appartement de la famille Dinanceau de justesse pour échapper aux camps d' extermination inventés par les trois H( Hitler, Himmler et Hess) et leurs affidés, thuriféraires et autres esprits dictatoriaux .Ainsi Rose Dinanceau aide cette famille Zylbersztejn . Sandrine Bonnaire fait vivre Rose qui, avec son mari , vont les cacher au sixième étage dans une chambre de douze mètres carrés , sous les toits de Paris comme le proclame la fameuse chanson populaire. Imaginons - nous que le moindre bruit suspect peut générer une catastrophe humaine . Imaginons - nous ne pas savoir combien de temps cette chambre de bonne pourra être un havre de très relative sécurité pour cette famille, et cetera ........... Pouvons - nous imaginer cela , ici et maintenant ?

La rafle du Vel' d' Hiv' des 16 et 17 juillet 1942 est une réalité effarante. Ainsi, 13 000 juifs étrangers et , qui résidaient légalement en France, furent envoyés dans les camps d' extermination dont 4100 enfants ...............
Cinématographiquement , il y a peu de films , en France, qui traitent de cette horreur.Cela met en évidence les rapports complexes entre le septième art français et la Shoah juste après la victoire contre le troisième Reich et ses alliés .
Signalons qu' en 1959 , le documentaire Vel' d' Hiv' de Guy Blanc et Frédéric Rossif n' évoque même pas les tragiques heures de la déportation. Évidemment , le génial Alain Resnais réalisa Nuit et Brouillard, en 1958, un documentaire de 28 minutes sur les camps d' extermination nazis.Il fallu attendre 1967 pour lire une étude approfondie sur cette grande rafle signée par Claude Levy.
Puis des historiens français comme Henri Amouroux , ou anglophones comme Robert Paxton lèvent précisément le voile ....Enfin ! Il vaut mieux tard que jamais...........Enfin donc , des films comme Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls (1969), Lacombe Lucien de Louis Malle ( 1974), Section spéciale de Costa Gavras (1975) et évidemment Les guichets du Louvre de Michel Mitrani la même année firent sauter cet étrange verrou mémoriel .......

Nils Tavernier mêle films documentaires de l' époque( juillet 1942 à août 1944) avec la fiction basée sur la vie de Tauba.
Au tout début, Tauba Zylbersztejn témoigne sobrement et l' amour de la vie de Tauba apporte un témoignage touchant que je vous laisse découvrir en guise de conclusion de cette œuvre cinématographique composite et qui nous interroge......

Or donc, durant plus de 700 jours , la famille Zylbersztejn vécut dans 12 mètres carrés en faisant le moins de bruit possible ! Imaginons - nous à leur place ! Non ! Nous ne pouvons pas imaginer cela ...........

Ce long métrage, précis et sobre , nous plonge dans cet univers effrayant avec plus ou moins de réussite selon les scènes évidemment. Toutefois , cette œuvre cinématographique a le mérite de traiter sans affect mais avec sobriété , minutie et compassion ces chemins de vie particulièrement mentalement pernicieux et escarpés durant cette période historique de la France. Les mouvements des caméras cernent au plus près les visages de Moshe, Rywka et Tauba .

Le coeur de ce film a pour ambition de nous faire sentir immersivement l' angoisse quotidienne des trois membres de cette famille où Tauba semble être la plus encline à la résilience. En somme , voici un film qui capte le vécu , jour après jour , de trois êtres humains sur plus de deux années en étant cloîtrés dans une petite pièce sous les toits du Paris occupé. C ' est un immense témoignage qui peut faire réfléchir tout un chacun , toute une chacune ..........

Mon regretté père fit de la résistance, dans les Alpes( Savoie ) et de ce fait pris le maquis ( la clandestinité contre les nazis et le régime de Vichy) de l' été 1940 à la Victoire ! Il me disait être peu nombreux entre l' été 1940 / été 1942 et beaucoup plus nombreux après le 6 Juin 1944 ...Il vaut mieux tard que jamais .... Certes !

Ma regrettée mère , et sa grand-mère ont habité le Paris occupé par les nazis jusqu'à fin août 1944. Elles firent des actes de bravoure et résistèrent à leurs places........

Qu' aurais-je fait à la place de mes très chers parents ?
Je ne sais pas .
Je sais qu' ils agirent ,avec honneur et simplicité , pour donner un sens tout simplement aux mots:
Liberté !
Égalité !
Fraternité et Sororité !
Et j ' ajoute :
Empathie !
Humanisme au quotidien !

Il ne faudrait pas que nos années vingt de ce siècle soient similaires aux années trente du siècle précédent ...........
Je sais bien que comparer est un tantinet surréaliste mais dans surealiste il y a réaliste .......
Lucidité !
Solidité !
Solidarité !

Merci pour la lecture.
Gérard Michel

Iloonoyeil
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