Mais pourquoi regardes-tu le film à l'envers ? Parce que j'aime bien voir quand les putes rendent le fric !
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.Un film bien sobre, sombre !
Aussi sombre que cette année-là pour le cinéma : année prolifique avec 136 films mais seulement trente-deux émergeant au Box-Office... Avec un succès inattendu pour le cinéaste israélien peu connu (de moi) Moshe Mizrahi (1931 à 2018) y installant son œuvre à la neuvième place avec
1 977 455 entrées, à l'approche de la cinquantaine...
Il y glane une médaille en chocolat : l'oscar du meilleur film en langue étrangère.... Ce sera son film le plus notable, mais celui-ci n'est pas resté gravé dans les mémoires...
Pas plus d'ailleurs que "Bernard et Bianca" trustant eux, la première marche du podium...
C'est la septième de ses seize réalisations de 1970 à 2003. Rétro :
L'aventure se déroule à Paris, dans le quartier de Belleville en 1970 et conte l'histoire de Rosa, 65 ans : une juive qui a vécu la "rafle du Vel d'hiv", rescapée d'Auschwitz, et "qui se défendait avec son cul" Entendez par là selon l'expression révélée par Momo, un des gosses de prostituées parmi d'autres qu'elle garde "au black"...
Elle est sur le déclin , vivote, devient sénile, réside au sixième étage (sans ascenseur) mais les surveillances de gosses diminuent comme ses revenus... Toutes les travailleuses du sexe ne pensaient pas à leur vieillesse....
Mizrahi a choisi les bonnes recettes du succès : il a adapté pour son scénario un roman éponyme d'Emile Ajar, prix Goncourt 1975 mais... écrit sur fond de mystification ou d'escroquerie, c'est selon... Il cachait sous ce pseudo le vrai patronyme de Romain Gary mais comme on ne pouvait gagner le prix qu'une seule fois... La supercherie ne sera connue qu'à la mort de l'écrivain...
Psychologiquement, c'est une tragédie, dramatique, un film noir, très noir, voire nocif et il
pourrait susciter des envies auto-destructrices chez ceux qui, n'ayant pas préparé matériellement leurs vieux jours, furent dans la vie du genre plutôt cigale que fourmi... A ne pas mettre entre toutes les mains...
Le casting au budget modeste, est un exemple de bons choix et ne comporte qu'une star de l'écran : Simone Signoret qui semble là incarner dans ce rôle un auto-portrait....Elle va recevoir elle le césar de la meilleure actrice pour son interprétation. Il était temps...
En 1981, abimée par le tabac et l'alcool, sa santé va décliner brutalement et, devenant presque aveugle elle va décéder en 1985... Dans ce film, elle n'est d'ailleurs pas à son avantage...
Je n'ai pas vraiment aimé ce film, préférant d'ordinaire et par instinct des images donnant de la vie un côté positif que négatif. Je n'aime pas non plus les films à huis-clos... Mais comment nier ses qualités de valeurs patrimoniales et historiques ? C'est tout le dilemme...
Ce film sera pour moi comme le verre à moitié vide et le verre à moitié plein ! Moralisateur comme la fable de La Fontaine précitée, mais moins abouti que "le vieil homme et l'enfant"...
Dommage...
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Arte le 18.03.2024-