Il y a des films qui, aussi mauvais soient-ils, méritent d'être vus, ne serait-ce que pour une scène. En l’occurrence, je parle de ce moment où Michel Galabru, qui joue un patron, voit la pub d'un de ses parfums, et pète un plomb devant le caractère outrancier et ouvertement sexuel de celle-ci. Il se met à traiter tout le monde d'enculé, au point de risquer la crise cardiaque.
C'est une scène qui dure quelques minutes, visible sur Youtube, et qui vaut largement les 70 minutes (!) qui l'entourent. L'histoire est celle d'un homme qui, en deux heures, après avoir montré cette publicité, va voir sa vie lui échapper ; en peu de temps, il va apprendre que sa femme le trompe avec un présentateur vedette, et que sa fille est en garde à vue pour trafic de drogue, après avoir été viré de son travail de publicitaire par son meilleur ami.
C'est un récit kafkaien en soi, mais réalisé par un Georges Lautner en mode alimentaire. Dans ses mémoires, il ne se cachait pas de réaliser des tonnes de films uniquement pour vivre, peu importe si ils marchaient ou non. D'ailleurs, ce film-là est sorti après La cage aux folles 3, c'est dire.
Je pourrais parler des plombes de la laideur visuelle très 80' s pour le coup, mais il y a aussi un casting impressionnant, souvent le temps d'un cameo ; Christian Clavier, Marie-Anne Chazel, Martin Lamotte, Clémentine Célarié, Mathilda May, et même Mario David en chauffeur de taxi, avec Roland Giraud dans le rôle principal, avec son look à la Jack Nicholson. Et ne pas oublier Jacqueline Maillan dans la belle-mère délurée et décomplexée qui rejette tout sur son beau-fils.
En gros, passez votre chemin, et rappelons-nous que les comédies des années 80 qui survivent au temps sont très rares...