La Vie domestique par trevorReznik
Dès la première scène, on craint que le film ne se vautre dans la caricature : les dialogues sont exagérés, les personnages des archétypes.
Et malheureusement, la suite du film ne va pas démentir cette impression.
Avec ses gros sabots, on voit très vite où la réalisatrice veut en venir : oui madame, on a bien compris que la vie domestique est une véritable prison pour ces femmes de la classe aisée qui semblent avoir sacrifié tout désir pour que leurs maris (forcément des gros cons complètement creux) puissent eux avoir une carrière. Oui madame, on a bien compris, que l'argent ne garantie en rien à ces femmes d'être plus heureuses que les pauvres (dont elles n'ont pas grand chose à faire d'ailleurs). Et oui madame, on sent que c'est très difficile pour elles, voire impossible, de s'extirper de cette vie malgré tous les regrets qui viennent pourrir leur vie.
Ce n'est pas le propos d' Isabelle Czajka qui me dérange (il est malheureusement juste), mais vraiment la manière qu'elle a de surligner constamment chacune des observations qu'elle veut partager avec nous. Et pourtant, en opposant une ambiance feutrée (les cités pavillonaires sont très calmes, les gens n'élèvent jamais la voix pour s'engueuler…) aux sentiments exacerbés (on sent chacun des personnages féminins sur le point de craquer à un moment du film) il y a matière à faire de très bons films : plutôt que de regarder La vie domestique, si ça n'est pas déjà fait je vous encourage plutôt d'essayer Les noces rebelles (de Sam Mendes), bien plus subtil et fort selon moi.