En développement depuis 1994, cette seconde adaptation de la nouvelle de James Thurber sera passée entre les mains de nombreux studios et réalisateurs, ainsi que par quelques batailles juridiques afin d'acquérir les droits. Un temps sous la houlette de Ron Howard, de Chuck Russell, de Steven Spielberg ou encore de Mark Waters, "La vie rêvée de Walter Mitty" prend finalement vie sous la direction de Ben Stiller, également tête d'affiche dans un rôle prévu à l'origine pour Jim Carrey.
Pure fable à la Capra, "La vie rêvée de Walter Mitty" propose une première partie franchement séduisante, s'amusant à bifurquer sans cesse entre fantasme et réalité, jusqu'à ce que le spectateur se trouve complètement immergé dans l'univers mental du héros principal, employé timide s'échappant dans ses rêves afin d'oublier sa morne existence.
Comme dans tout film du genre qui se respecte, l'élément déclencheur viendra d'une douce héroïne faisant battre le coeur de notre héros, qui tentera de vaincre ses peurs et partira à l'aventure pour la conquérir. Un romantisme peut-être désuet mais qui fonctionne ici parfaitement, donnant lieu à une poignée de séquences touchantes, à l'image de cette reprise du "Space Oddity" de Bowie.
Le film de Ben Stiller devient ensuite moins surprenant, déroulant une intrigue balisée et prévisible sur l'accomplissement de soi et sur la beauté des choses simples, mais grâce à la mise en scène soignée de Stiller et à de superbes images, l'ensemble passe comme une lettre à la poste et s'avère tout à fait agréable.
Bien que souffrant de CGI pas toujours au top et ressemblant parfois à un gigantesque spot publicitaire, "La vie rêvée de Walter Mitty" demeure un spectacle sympathique et attachant, qui risque fortement de se faire démolir pour sa nature même de fable naïve et dénuée de cynisme.