Sweet Dreams are made of this
La Vie rêvée de Walter Mitty m’est apparu décevant autant qu’il était réellement bon. (je sens que je vous perds, restez, j’argumente :D). Comme j’aime bien me trouver des excuses, je vais tout d’abord déclarer qu’étant dans l’impossibilité de le voir en VO en salles, j’ai dû me cantonner à une VF un peu nulle, ce qui a dès le départ un peu faussé mon intérêt pour le film.
Je me retrouve donc rangé devant un certain dilemme. D’un côté, je n’ai rien à reprocher à Ben Stiller, ni devant ni derrière la caméra. On est d’ailleurs bien contents qu’il passe à quelque chose de plus profond que l’humour poussif qu’il cultive d’ordinaire (non pas qu’il le fasse mal, mais que passé un certain moment, on attend un peu plus d’un nom comme celui de Ben Stiller). De l’autre, le film ne m’a pas transporté personnellement dans son univers.
Stiller reprend un rôle de looser sympathique auquel il colle mieux que personne : Walter Mitty. Puis il part avec ce personnage tout de suite très attachantsur un truc énorme à l’antéposé de la petite vie rangée et ordinaire que son personnage mène depuis 40 ans, du genre la grande quête d’aventure pour conquérir la femme de ses rêves au bout. Les 20 premières minutes sont géniales. Avec cette symétrie dans le cadre, cette propreté qui signifie la platitude de l’existence de Walter au spectateur. Jusque-là tout va bien, c’est la promesse d’une aventure à fond les ballons ! (bonjour, nous employons des expressions des années 80 :D)
Mais c’est là que le bât blesse : quand démarre le road trip, sombrant parfois dans des longueurs abominables qui tuent le rythme (séquence dans le pub avec le pilote d’hélico). Malgré une mise en scène inventive et de bonnes idées qui apportent leur dose d’humour (l’aéroport au Groenland avec ses 8 habitants, ha ha ! :D), il m’en a manqué un peu pour me convaincre. Et du coup, parmi les nombreuses bonnes idées, certaines auraient méritées d’être plus longtemps (ou mieux) exploitées.
Cela dit, avalanche de bon points : La musique est grandiose (Arcade Fire mon amour !), la séquence en skate est très sympa, les paysages sont magnifiques, les personnages sont cools, certains passages très drôles (le vieux qui crie « ok c’est un requin » m’a tué…). La fin est bien trouvée, quoiqu’amenée par un happy end trop prévisible. La découverte de la couverture du magazine, tout comme le dernier plan résument très bien ce qu’on doit retirer du film.
La morale, bien que vue et revue par maints esprits, est louable. Elle nous apprend que ce qui est génial n’est pas ce qui est montré de nous, par une image quelconque ou par les réseaux sociaux, mais ce qu’on vit réellement sur le moment, de fantastique, pour nous. L’impression qui domine malgré tout est celle qu’on n’avait pas besoin d’un énième film pour raconter tout ça…
Je ne pense pas qu’il faille rechercher quoi que ce soit de censé dans ce film, puisque c’est là même le principe du rêve dont on questionne tant et plus la valeur au cours du récit. Du coup, soit c’est un film d’aventure raté, soit c’est un néo-road trip romantique qui tente de nouvelles choses, et en ce cas-là c’est très bien. J’ai choisi de garder le second postulat, car on ne peut rien enlever à la qualité. technique du film. Même si, pour ma part, je n’éprouverai probablement aucun plaisir à le regarder une seconde fois, car il ne m’a pas transporté autant que je l’attendais.