Ben Stiller nous avait habitués à des films délirants à la qualité plus qu'inégale, aussi bien en tant qu’acteur (Mon beau-père et moi, Même pas mal !, La nuit au musée) que réalisateur (Tonnerre sous les tropiques, Zoolander). Il revient ici avec une comédie qui ne laisse que rarement la place au délire (hormis dans une ou deux scènes de « rêve » éveillé, au début), mais touche davantage au drame, à la fois intime, à travers les difficiles relations entre ces deux êtres qui n’osent pas s’affirmer que sont Walter et Cherryl, et spectaculaire, grâce aux scènes où Walter Mitty se libère de son quotidient pénible, en découvrant l’aventure. Mélange tout-à-fait réussi, comme l’illustre puissamment la magnifique scène où Walter se décide à sauter dans un hélicoptère en plein décollage, sur fond de Space Oddity de David Bowie, qu’il imagine chanté par la belle Cheryl, sans doute la scène la plus incroyable du film. Au drame intime vient d’ailleurs se mêler le drame social, qui alourdit un peu le film par moments, mais qui permet de mieux faire ressortir l’aventure à laquelle est soumise Walter Mitty qui accomplit enfin ses rêves, en route vers un but qui semble inatteignable mais qui donne un sens à sa vie (ce n’est pas pour rien que Ben Stiller a choisi le magazine Life comme cadre de son film…). Porté par une excellente bande-son, de magnifiques images, même si le style du film confine parfois au clip publicitaire, et des personnages qu’on n’oublie pas de nous rendre attachant, le tout fait une agréable comédie sans vulgarité, à l’humour plaisant, et quoique parfois discret, subtil et étonnamment léger.
PS: Désolé de vous avoir mis une chanson insupportable en tête avec le titre de ma critique. J'ai pas pu résister...