Avec La Vie scolaire on sait dans quoi on s'embarque, je n'ai pas vu la précédente réalisation de Medhi Idir, Patient, mais ce second film donne envie d'en voir plus.
Outre son aspect de comédie assumé mais également nimbée de drame, La Vie scolaire fonctionne surtout parce qu'il est souvent sans concession et toujours sans prétention. Sa force est là, dans la manière qu'a le scénario de dévoiler petit à petit les personnages, leur milieu social et également les divers tableaux qui illustrent les banlieues dites "difficiles". Evidemment on ne peut pas faire l'impasse sur quelques clichés tenaces, mais La Vie scolaire réussi néanmoins à tenir son spectateur jusqu'au bout en usant de ficelles simples c'est vrai, mais efficace. Le film ne tend finalement pas à être original, il tend surtout à raconter du vrai, du tangible et du crédible. Ce qu'il fait très bien.
On notera que le casting est impeccable, du côté des profs et éducateurs comme du côté des élèves. Zita Hanrot est très juste dans son interprétation et elle crève encore plus l'écran lorsqu'elle s'adresse au jeune Liam Pierron. Quant à Moussa Mansaly, dont le personnage devient petit à petit une blague récurrente dans le film (surtout son nom), s'avère lui aussi impeccable tout autant d'ailleurs que la vanne associée qui caractérise assez bien l'ambiance générale du film. Soufiane Guerrab est également très bon. Pour ma part j'ai aussi été surpris par Nadia Roz, qui laisse ici un temps ses talents d'humoriste pour s'illustrer en tant que mère aimante mais désemparée, et force est de constater qu'elle s'en sort très bien elle aussi. J'ai en revanche quelques réserves sur Antoine Reinartz que l'on a connu plus juste. Idem pour Alban Ivanov dont le rôle ne se résume finalement pas à autre chose que celui du boulet.
En somme il s'agit-là d'un film sans prétention et efficace, qui tout en demeurant juste, sait aussi amener l'émotion et le rire à travers un discours humain mais difficile. Une belle surprise.