Un film vivement déconseillé à tous ceux pour qui le cinéma c'est avant tout raconter une histoire. Les adeptes de la contemplation pourront en revanche y trouver leur bonheur. Car ce film est une oeuvre d'art, et Wakamatsu un maître. La seule image de cette jeune femme, vraiment de toute beauté, crucifiée quasi nue - avec pour culotte le masque qui lui bandait les yeux au début du film - est fascinante.
Moult images marquantes le long de ce très court long métrage (1h06), notamment lorsque la caméra capte les personnages en contreplongée à ras du sol : le boss et ses sbires autour d'un feu alors que Hoshi se fait lutiner par trois filles, la bande de yakuzas devant la croix lorsque le héros est revenu... Il y a aussi ce passage en couleurs, troublant, ou Hoshi au pied de la croix recueille les gouttes de sang qui perlent du corps de son amante, alors qu'on entend des gouttes d'eau suintant d'une grotte.
Car la musique est à la hauteur : du vibraphone un peu jazz le plus souvent, parfois juste le bruit du vent. La qualité de l'image et cette bande-son concourent à créer une atmosphère à la fois de mystère et de poésie sur cette lande aride.
Très beau. Mais quant au fond... j'avoue n'avoir rien compris au propos du film. Totalement abscons, à l'image du titre (un beau titre, mais qui ne dit pas ce qui se passe dans le film). Dialogues sans intérêt ("je ne peux pas t'aider, je suis mort"... "as-tu trouvé la grotte ?", "Hoshi, je t'aime !", etc.) et propos brumeux au possible. Mais quelle image !...