Un couple va être enlevé par un groupe de voyous, et ils vont être torturés au bord de la mer, où la jeune femme y sera crucifiée, et l'homme va pouvoir s'échapper dans le plus simple appareil.
Bon, ça ne fait que 66 minutes, mais en terminant le film, je me suis demandé ce que je regardais. Car l'histoire en elle-même est très simple, mais c'est le traitement qui est assez particulier, voire même abscons par moment. C'est sans doute ce qui en fait le charme vénéneux de cette œuvre à ne pas mettre devant n'importe qui.
L'image en elle-même est absolument superbe, très beau noir et blanc avec quelques plans en couleur disséminés ça et là, ce qui est un paradoxe face à la violence du propos, voire même son absurdité. Par exemple, ce couple va être au départ attaché, nus, les yeux bandés, et comment va deviner que le mec est bien avec sa petite amie ? Il lui lèche les seins !
Ou alors une jeune femme du gang va vouloir violer le type en question en abusant de lui dans une tente, avec une mise en scène qui ne peut pas faire croire un instant qu'elle fait l'amour, mais plutôt qu'elle se trémousse, jusqu'à un destin tragique. Il y a aussi la fuite du jeune homme, totalement à poil, et poilu des fesses, qui a réussi juste avant à prendre comme seul vêtement... la nuisette de sa victime. Tout est dans cette bizarrerie, avec également tout un leitmotiv sur le fait que ce garçon aurait une queue (bleue), comme un chien ou un chat, mais là aussi sans réelle explication.
Mais aussi étrange soit le film, il exerce une certaine fascination, notamment dans ces plans saisissants où la jeune femme est crucifiée, et qu'en lui jetant des cailloux sur la poitrine, un peu de sang en coule... d'ailleurs, ces plans-là sont en couleurs.
Même si au fond l'histoire n'a rien d'original, elle a son quota sexe et violence comme beaucoup de films de Koji Wakamatsu de cette époque, le traitement en est passionnant, pas vraiment marrant, d'une grande noirceur, sans véritable message politique, mais passionnant.