Décidément Wellman est en train de devenir un de mes cinéastes préférés. Pas étonnant quand on sait si bien raconter une histoire et si bien filmer.
La Ville abandonnée (Yellow Sky en VO, c'est plus joli) est à ranger dans la catégorie western qui louche du côté du film noir, tout en tension psychologique. Les gens de culture comprendront.
Ça pourrait être un Anthony Mann, le héros est totalement mannien. C'est d'ailleurs un peu le seul défaut du film : pendant tout le long on se demande pourquoi c'est pas James Stewart qui s'ébroue tranquillement devant nous à l'écran.
A la place, c'est Gregory Peck, nettement moins bien si vous voyez ce que je veux dire. Enfin là, il est pas trop mal, même moi, qui suis rarement tendre avec lui, je dois l'admettre.
Mais le hic, c'est qu'en face il y a Richard Widmark. Et là, c'est un de mes acteurs préférés. Il a vraiment pas de pot Greg. Enfin, once a moule, always a moule.
Même si, en fin de compte, on le voit peu, Widmark est juste parfait de rouerie (c'est rigolo comme nom, rouerie, et j'ai aucune idée de comment ça peut bien se prononcer).
Bref, où l'on apprend la différence entre un acteur de grand talent et une moule.
Wellman offre un très beau rôle féminin (comme à son habitude) à une Ann Baxter à l'érotisme fluctuant.
Belle scène de comptoir (je suis grand fan des scènes de comptoirs), presque aussi belle que celle de 3 h 10 pour Yuma.
Et chouette traversée d'un désert de sel. Qui dure, qui dure. J'en ai encore soif.