Écartèlements
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Film sur le débordement d'amour et non sur son manque, La Vraie Famille, au titre aussi subtil qu'explicite (qui prend petit à petit son plein sens) est une merveille d'émotion brute et à fleur de peau (le contact physique, qui manque tant en période de pandémie, a un ici un rôle clef) qui, par l'authenticité et la vérité apportée par tous ses comédiens (Mélanie Thierry, dans un rôle extrêmement fort, est pleinement convaincue et réalise une prestation bouleversante, tandis que l'excellent Lyes Salem apporte sa présence paternelle et rassurante, tous deux entourés d'enfants prodigieux), évite toujours le pathos pour viser juste et s'avérer lumineux.
Certes le scénario cède parfois à quelques facilités dans son accumulation de scènes de bonheur familial virginal, mais la mise en scène, toute en steadycam vif, donne un dynamise certain à l'histoire et permet à la caméra d'être à hauteur des enfants (captant leur énergie et leurs bonheurs) autant qu'à celle des adultes (captant leurs doutes et leurs bonheurs) dans une alternance à double hauteur intelligente, et un traitement horizontal des plus bienvenus.
En glissant l'air de rien quelques considérations sociales (outre la situation des enfants placés, le film traite en sous-texte également d'une certaine confrontation de classes, la famille parfaite vivant dans un lotissement cossu, entouré de voisins et d'amis bienveillants, allant en vacances à la neige et à la mer, tandis que le père biologique est un homme blessé, vivant dans un HLM et s'éreintant dans un emploi qu'on devine ingrat), Fabien Gorgeart illustre à merveille, par l'habileté de son image, d'une certaine présence-absence d'un enfant voué à partir, et réalise un film, parce que tiré de son vécu, qui évite les écueils vers lesquels un tel sujet aurait aisément pu mener pour montrer avec sincérité une simple et déchirante histoire d'amour maternel, dans une évidence assez miraculeuse.
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Créée
le 12 janv. 2022
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